Cette coalition, initiée par l'UE et la France, qui assure la présidence du Conseil de l'UE, "appelle à l'adoption cette année d'un traité ambitieux pour la préservation et l'usage durable de la biodiversité marine dans les zones au-delà des juridictions nationales", a précisé la présidente de la Commission européenne. "Nous sommes très proches mais nous devons donner de l'impulsion pour le conclure cette année", a-t-elle insisté.
L'initiative est également soutenue par l'Australie, le Canada, le Chili, les Comores, l'Inde, Monaco, le Maroc, la Norvège, le Pérou, la République du Congo, Singapour, la Suisse et le Royaume-Uni. Il s'agit "de conclure ces échanges et d'avancer pour avoir enfin les outils permettant de protéger ces eaux internationales, qui sont trop souvent une zone de non-droit écologique", a souligné le président français.
60 % des océans, la moitié de la planète
La haute mer commence où s'arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des Etats, au maximum à 200 milles nautiques (370 km) des côtes, et n'est donc sous la juridiction d'aucun Etat. Elle représente plus de 60 % des océans et près de la moitié de la planète, mais est souvent mal connue. Or, les océans s'affaiblissent, victimes des émissions de gaz à effet de serre (qui entraînent réchauffement, acidification de l'eau...), des pollutions en tout genre ou de la surpêche.
Aires marines protégées, études d'impact...
Un traité sur la haute mer est négocié formellement sous l'égide de l'ONU depuis 2018, mais les discussions ont été interrompues par l'épidémie de Covid-19. La quatrième et théoriquement dernière session de négociations est prévue en mars à New York. Les négociations portent sur quatre domaines : la création d'aires marines protégées, les ressources génétiques (éléments composant le vivant) marines et le partage de leurs avantages, la réalisation d'études d'impact environnementales, ainsi que le renforcement des capacités et les transferts de technologies, notamment vers les pays en développement, mais des points sensibles restent à régler.
Nous espérons que l'ambition exprimée au sommet 'Un océan' se traduira dans des actions concrètes pour protéger le dernier bien commun de l'humanité."
"C'est un pas positif dans la bonne direction", a salué Liz Karan, de l'ONG Pew Charitable Trusts. Alors que les discussions vont reprendre en mars, "nous espérons que l'ambition exprimée au sommet 'Un océan' se traduira dans des actions concrètes pour protéger le dernier bien commun de l'humanité", a-t-elle ajouté. Dans la foulée, des présidents ou représentants de huit Parlements, ainsi que le président de la commission pêche du Parlement européen, ont publié une déclaration commune appelant à "une mobilisation générale" pour "les océans comme bien commun". Emmenés par le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM), élu du Finistère, ils appellent les gouvernements notamment "à travailler à l'élaboration de nouveaux outils de protection de la haute mer, dont les aires marines protégées", et à "des plans nationaux sur les plastiques pour lutter contre la pollution plastique".
Avec AFP.
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