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Politique

Loi climat: les députés engagés dans un débat sensible sur la publicité

Les députés ont démarré mercredi en commission un débat sensible sur l'encadrement de la publicité, la gauche et les écologistes jugeant très insuffisante l'interdiction de la publicité pour les seules énergies fossiles comme prévu par le projet de loi climat en l'état.

Le projet de loi climat, attendu dans l'hémicycle fin mars, prévoit dans son article 4 l'interdiction de la publicité pour les énergies fossiles, et dans le 5, des règles de "bonne conduite" pour les annonceurs des autres secteurs, sous le contrôle du CSA, gendarme de l'audiovisuel.

A droite, les élus LR combattent ces articles, y voyant "une atteinte disproportionnée au droit de la publicité pour les entreprises". Michel Vialay trouve ainsi le texte "beaucoup trop imprécis". Il s'inquiète d'un éventuel impact pour les "constructeurs automobiles" ou pour les "recettes publicitaires des médias", notamment la "télévision publique".

"Pas question demain d'interdire les publicités en faveur du secteur automobile", a répondu la corapporteure LREM Aurore Bergé. "D'ailleurs, les publicités elles-mêmes changent", avec plus de publicité pour les véhicules propres, une "tendance forte", a-t-elle argué. Mais la "marcheuse" revendique un "changement de paradigme fort", avec une interdiction "ciblée" et des mesures "justes et proportionnées".

"Le gouvernement est conscient de l'importance de la publicité pour les annonceurs ou le financement de la presse et des médias", a aussi insisté la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili. Mais la "publicité reflète et influence nos modes de consommation. Elle doit contribuer à les rendre plus vertueux".

"Ça ne porte sur rien"

A l'inverse, l'écologiste Matthieu Orphelin trouve que le projet de loi ne sert "quasiment à rien" et ne concerne que "les pubs pour les bouteilles de gaz". C'est "quelques centaines de milliers d'euros par an ou au mieux un million d'euros". "Tout ça pour ça, ça ne porte sur rien", a abondé le socialiste Dominique Potier, qui propose comme M. Orphelin d'interdire la publicité pour les produits les plus polluants, notamment les gros véhicules SUV. Certains marcheurs comme Jean-Charles Colas-Roy réclament aussi plus de "volontarisme" dans la "régulation" de la publicité des "produits polluants".

Barbara Pompili a promis d'avancer en séance, grâce aux conclusions attendues de la mission confiée à Agathe Bousquet, la présidente du géant de la pub Publicis France, et Arnaud Leroy, le président de l'Agence de l'environnement (Ademe).

Les 150 citoyens de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) proposaient d'interdire dès 2023 la publicité pour les produits les plus émetteurs de gaz à effet de serre. La mesure avait fait bondir les publicitaires, qui craignaient en particulier son effet sur le secteur automobile, deuxième annonceur du marché. Ces débats sur la publicité doivent reprendre jeudi matin.

La commission spéciale sur le projet de loi climat, qui n'a achevé l'examen que de trois articles sur 69 depuis le début de ses travaux lundi, devra plancher au cours du week-end pour tenir les délais avant les débats en plénière à partir de la fin du mois. Il lui restait mercredi soir plus de 3.800 amendements à examiner.

Avec AFP.

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