Après le "démembrement du ministère de la Transition écologique (...) nous attendons le discours de politique générale" de Michel Barnier "pour être rassurés" et "nous entendons continuer à pousser" nos idées, a déclaré Anne Bringault, directrice des programmes du Réseau action climat (RAC), qui fédère de nombreuses associations comme le WWF, Oxfam ou Greenpeace, lors d'une conférence de presse.
"Après avoir coupé les bras du ministère" en lui retirant les transports et le logement, "on va essayer de lui couper les jambes" avec le futur projet de Loi de finances où "les opérateurs de la transition écologique vont faire les frais des coupes budgétaires", a pointé Jean Burkard, directeur du plaidoyer au WWF France.
Les ONG ont critiqué les lettres-plafonds préparatoires au budget 2025 qui prévoient entre autres de réduire le Fonds vert (pour la transition dans les collectivités locales) à 1 milliard d'euros au lieu de 2,5 milliards en 2024, de raboter de 1,3 milliard le dispositif Ma Prime Renov' et de 500 millions celui pour l'aide sociale à l'achat de véhicules électriques. "C'est d'autant plus préoccupant que ce sont des solutions qui marchent" et touchent directement le quotidien, a souligné M. Burkard.
"Des mesures d'urgence"
Le renforcement des inégalités à cause du changement climatique "appelle à des mesures d'urgence et le gouvernement ne semble pas en prendre la mesure. La France n'est pas prête", a estimé Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam France, dénonçant des "coupes sans précédent en contradiction avec les objectifs climatiques".
Pourtant les solutions existent, en taxant davantage les industries et les investissements polluants ou les ménages les plus riches, estiment les ONG, "en attente d'un rendez-vous avec Michel Barnier".
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"Les paroles, ça suffit !", a déclaré Antoine Gatet, président de France nature environnement (FNE), rappelant que des textes législatifs structurants comme la nouvelle Stratégie nationale bas carbone (SNBC), le troisième Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC-3) et la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) ont jusqu'à un an de retard.
"On a le sentiment que nos idées (...) sont reléguées au fin fond des agendas" politiques, mais "on ne se résigne pas", a souligné Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, craignant des "atteintes à la liberté d'association" via par exemple la réduction des déductions fiscales parfois évoquée.
Avec AFP.