L'organisation Agir pour l'environnement et le syndicat Confédération paysanne ont justifié mercredi leur démission par leur refus de "cautionner plus longtemps une instance qui ne constitue qu'un alibi et ne permet en réalité ni débat loyal et éclairé, ni décisions démocratiques". Une autre association, Générations Futures, a annoncé qu'elle boycotterait une réunion qualifiée de "mascarade".
Les membres de ce Conseil doivent se prononcer sur le projet d'arrêté du gouvernement qui devrait autoriser pour la campagne 2023 l'utilisation de semences de betteraves sucrières traitées avec des néonicotinoïdes. Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, s'était dit favorable à la reconduction de cette dérogation annuelle "pour lutter efficacement" contre les pucerons verts porteurs de la jaunisse, "en attente de solutions alternatives".
Fin 2020, le Parlement avait autorisé le retour temporaire de ces insecticides, interdits depuis 2018 et qui contribuent au déclin massif des colonies d'abeilles, en accordant la possibilité de prendre des dérogations annuelles jusqu'en 2023 au plus tard.
Très rapidement, le lobby betteravier sucrier a pris en main cette instance, plusieurs réunions ayant même lieu directement sur les sites de production des deux multinationales Tereos et Cristal Union."
Le Conseil de surveillance est "chargé d'émettre un avis sur ces autorisations temporaires et d'assurer le suivi et l'évaluation de leurs conséquences, notamment sur l'environnement". "Très rapidement, le lobby betteravier sucrier a pris en main cette instance, plusieurs réunions ayant même lieu directement sur les sites de production des deux multinationales Tereos et Cristal Union", dénoncent Agir pour l'Environnement et la Confédération paysanne dans un communiqué commun. Selon les organisations, "les analyses réalisées montrent une fois de plus que le risque de reprise de la diffusion du virus de la jaunisse est quasi-inexistant" pour la saison 2023.
S'appuyant sur des données de l'institut de recherche de la filière, Générations Futures estime dans un autre communiqué que la "pression virale (est) bien moindre qu'en 2020 et 2021 puisqu'aucune plante n'est positive aux virus (de la jaunisse) à date du début décembre". "Or, pour qu'un risque puisse être prévu, il faut pouvoir arguer à la fois d'un réservoir viral important ET de l'apparition précoce de pucerons servant de vecteur au virus", souligne l'ONG. "Quoi qu'il arrive, il ne peut pas y avoir de dérogation au-delà de l'année 2023", "c'est une certitude", avait assuré début janvier Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, quand il était apparu vraisemblable que la dérogation serait accordée malgré son opposition.
Avec AFP.
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