Les Pfas (per- et polyfluoroalkylés), prononcés "pifasse", sont dans le viseur des militants et députés écologistes depuis près d’un an. Ce jeudi, la proposition de loi de Nicolas Thierry, député écologiste de Gironde, visant à restreindre leur fabrication et leur vente, est étudiée à l’Assemblée nationale. En cause : l'impact de ces substances chimiques sur notre environnement et notre santé.
Des dégâts sur la planète…
Ce n’est pas anodin si ces substances chimiques sont surnommées les "polluants éternels". Elles sont particulièrement résistantes, presque indestructibles, ce qui rend leur impact environnemental considérable. Il y a un an, un rapport d’analyse sur les risques de la présence des Pfas dans l’environnement a été publié par l’Igedd (Inspection générale de l’environnement et du développement durable).
Ce rapport dévoile que l’utilisation de ces substances pollue l’air, les sols, l’eau : toute la biodiversité est impactée. Dans une interview accordée à Reporterre en avril 2023, Nicolas Thierry, déclarait : "Les conclusions sont alarmantes : le rapport dévoile clairement la grande toxicité des Pfas alors qu’aucun contrôle assidu de ces substances toxiques n’est actuellement mené en France."
❝ Distinguer uniquement deux catégories de PFAS n'a pas de sens scientifiquement et est dangereux politiquement ! ❞
👉@nthierry décrypte les idées reçues sur les #PFAS#DirectAN #JourneeEcolo2024 pic.twitter.com/mADJ0srstG
— Les Écologistes à l’Assemblée (@EcologistesAN) April 4, 2024
…et sur notre santé
La présence des Pfas dans notre quotidien présente un réel danger pour notre santé. Certaines d’entre elles sont cancérigènes, sources d’infertilité, de diabète, d’asthme, de troubles du neurodéveloppement et d’autres maladies encore.
La bataille pour l’interdiction de ces substances ne date pas d’aujourd’hui. Mais les Pfas représentent une grande famille de plusieurs milliers de produits chimiques. Et quand un vient à être interdit, il est rapidement remplacé par un nouveau. Certains le sont déjà à l’échelle internationale, mais ils restent très peu.
Les Pfas : imprégnées dans notre quotidien
Le principal frein aux restrictions est que ces substances font partie intégrante de nos vies. Résistantes à la chaleur, antiadhésives, imperméabilisantes… toutes ces “qualités” ont permis aux Pfas de s’imposer dans l’industrie dès les années 1950. On les retrouve dans les poêles, textiles, emballages alimentaires, cosmétiques, vêtements imperméables, lentilles de contact… partout, ou presque.
Les filières qui utilisent ces Pfas sont aussi très puissantes et luttent contre leur restriction. En France, les employées craignent aussi de perdre leurs emplois, si la proposition de loi de Nicolas Thierry venait à passer. Mercredi 3 avril, le groupe Seb a manifesté à Paris, pour en demander le retrait. Et ils ont eu gain de cause, puisque les ustensiles de cuisine ont été exclus du périmètre du texte.