L'examen de ce texte, déjà adopté en première lecture par le Sénat, se tiendra avant la publication du décret sur la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), avait annoncé le Premier ministre, François Bayrou, lors du débat sans vote fin avril sur la souveraineté énergétique de la France.
"Après l'examen de la proposition de loi" du sénateur LR Daniel Gremillet, "notre objectif est que le décret soit publié d'ici à la fin de l'été afin d'apporter la visibilité nécessaire aux différentes filières industrielles", avait-il déclaré devant la chambre basse, alors qu'elle était jusque-là attendue "d'ici à l'été", après le débat sans vote au Parlement.
En jeu: la nouvelle feuille de route énergétique de la France pour la période 2025-2035, qui doit mettre le pays sur la voie de la neutralité carbone en 2050 mais suscite de fortes divisions sur le partage entre le nucléaire et les renouvelables.
Cette PPE, en préparation depuis plusieurs années, détaille les objectifs énergétiques de la France autour de la part allouée au nucléaire et celle aux énergies renouvelables.
François Bayrou avait été contraint de faire un geste en direction du Rassemblement national, qui laissait planer la menace d'une censure et, avec des parlementaires de droite et du centre, refusait de laisser passer ces orientations sans vote.
Ce décret est très attendu par les acteurs du secteur pour lancer des appels d'offre, notamment pour l'éolien en mer.
Lors du volet au Sénat de ce débat le 6 mai, François Bayrou a assuré que cette PPE "n'est pas écrite à l'avance" et promis aux parlementaires de les "écouter attentivement" avant la publication du décret, face à un hémicycle dominé par une alliance droite-centristes qui plaide pour une relance plus résolue du nucléaire.
Relance de l'atome
Il a donné comme priorité "de réduire notre dépendance aux énergies fossiles importées" et défendu un "mix électrique" associant une "orientation de base pro-nucléaire" à un "soutien raisonné aux énergies renouvelables".
Le "socle de notre mix électrique doit être la production d'énergie nucléaire", a-t-il dit.
Partisan du nucléaire, le RN veut réduire la part des énergies éolienne et solaire dans le mix énergétique de la France, en arguant qu'elles sont coûteuses, intermittentes et rejetées par les Français.
Une partie de la gauche critique en revanche la part d'effort dévouée au nucléaire.
Un sondage Ifop réalisé pour le compte l'énergéticien Engie, lui-même producteur d'énergie renouvelable, montre au contraire que 84 % des Français ont une bonne image des énergies renouvelables, y compris parmi les sympathisants d'extrême droite qui sont 77 % à les voir d'un bon oeil.
L'enquête, réalisée du 3 au 16 avril 2025 et publiée mercredi, porte sur un échantillon de 12.029 personnes représentatives de la population française, bien au-delà des usages pour ces études, afin de renforcer sa pertinence, souligne Engie.
Le projet de planification prévoit à ce stade de ramener la part des énergies fossiles dans la consommation énergétique d'environ 60 % en 2023 à 42 % en 2030, puis 30% en 2035.
En rupture avec la précédente PPE, qui prévoyait de fermer des réacteurs, le nouveau texte acte une relance de l'atome, avec la construction de six nouveaux EPR2. L'ambition du rythme de déploiement des renouvelables est confirmée, en particulier pour l'éolien en mer.
Avec AFP.