Rendre l’investissement plus accessible. C’est en substance ce que propose le crowdequity, branche du financement participatif (ou « crowdfunding »), qui se développe en France depuis plusieurs années. Son principe ? Mettre en relation des particuliers qui souhaitent investir et des entreprises moyennes qui veulent développer leur activité.
Un investissement en capital (pas) comme les autres
Dans le principe, le crowdequity s’apparente à un capital-investissement ordinaire. D’un côté, il y a des particuliers, des entreprises ou des institutions, qui cherchent à faire fructifier leur patrimoine en investissant dans des projets qui les intéressent en fonction de leur capacité d’investissement.
De l’autre côté, on trouve des entreprises non cotées, PME ou start-ups souvent en phase d’amorçage, qui ouvrent leur capital pour attirer de nouveaux financements. En acquérant des parts dans ces entreprises, les investisseurs deviennent des actionnaires minoritaires et touchent des dividendes en fonction des performances financières de la structure. Lors de la revente de leurs parts, ils peuvent aussi réaliser des plus-values.
La pratique n’est cependant pas sans risques. En cas de faillite ou de mauvais résultats, les investisseurs sont donc exposés à la perte des montants engagés. Le crowdequity est d’autant plus exposé qu’il concerne principalement des entreprises en cours de lancement.
Des plateformes réglementées
La particularité du crowdequity tient dans son fonctionnement, qui est similaire à celui des autres formes de financement participatif. Le lien entre les investisseurs et les entreprises est assuré par des plateformes Internet, généralistes ou spécialisées dans certains secteurs, qui recensent les projets de levées de fonds. Les internautes peuvent donc cibler les investissements qui les intéressent et stimuler collectivement l’économie réelle.
Les plateformes sélectionnent les entreprises selon un certain nombre de critères, tels que la publication des comptes ou la transparence sur certaines opérations. Elles sont elles-mêmes soumises à un cadre réglementé depuis 2014 et doivent être immatriculées par l’organisme pour le registre des intermédiaires en assurance, banque et finance (ORIAS), sous le statut de Conseiller en Investissement Participatif (CIP) ou de Prestataire en Service d’Investissement (PSI).
Du côté des projets, les levées de capital sont limitées à 2,5 millions d’euros par entreprise, tandis que la contribution des investisseurs est libre, avec des tickets d’entrée allant de 100 à 1 000 euros selon les plateformes.
Une forme de financement en plein développement
En 2016, l’investissement en capital a permis de lever 66,8 millions d’euros de fonds sur 24 plateformes, soit une progression de 36 % par rapport à l’année précédente, selon le baromètre du crowdfunding. Et l’année 2017 a déjà connu quelques succès, tel que la levée record de la start-up Wistiki par le biais de la plateforme ANAXAGO, à hauteur de 2 millions d’euros.
Ces résultats s’inscrivent dans le sillage global du financement participatif qui a attiré ces dernières années de plus en plus de contributeurs notamment grâce à la diversité des projets proposés, la transparence des investissements mais aussi à certains avantages fiscaux. Dans le cas du crowdequity, il peut s’agir, à ce jour, de défiscalisations à hauteur de 18 % sur l’impôt sur le revenu et de 50 % sur l’impôt de solidarité sur la fortune.
*Note : Le crowdequity comprend aussi l’investissement en royalties, qui se fait sans prise de part de capital. L’investisseur ne devient donc pas actionnaire, mais perçoit des intérêts sur le chiffre d’affaires de l’entreprise soutenue.