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En bref

Les risques climatiques pas assez pris en compte dans le capital-investissement

La plupart des investisseurs engagés dans des fonds d'investissement privés estiment que leurs gérants ne prennent pas assez au sérieux les risques climatiques dans la pratique, selon une étude parue lundi.

En Asie-Pacifique, les trois-quarts des investisseurs qui placent leur argent dans des entreprises privées via des fonds spécialisés de capital-investissement (77 %) partagent cet avis, contre 65 % en Europe et un peu moins de la moitié aux Etats-Unis (47 %), selon le dernier baromètre Coller Capital.

"Il s'agit là d'un des rares consensus sur lequel s'accordent les LP (investisseurs en capital-investissement) en matière de changement climatique", souligne Coller Capital, acteur dans ce domaine d'actifs.

En effet, à peine plus d'un investisseur en capital-investissement sur deux aux Etats-Unis (52 %) estime qu'il existe une vision commune sur le changement climatique au sein de son fonds d'investissement, et 41 % en Asie-Pacifique, alors que ce taux monte à 77% en Europe.

"Les investisseurs américains sont moins matures dans leur réflexion sur le changement climatique que les Européens, qui ont réfléchi à ces sujets depuis longtemps", note à l'AFP Gerald Carton, directeur en charge des relations investisseurs et levées de fonds chez Coller Capital.

En outre, si la majorité de ces investisseurs en Amérique du Nord et en Asie-Pacifique ne s'attend pas à ce que leurs fonds de capital-investissement atteignent un bilan carbone neutre "dans un avenir prévisible", ils sont en Europe plus de la moitié (56%) à compter sur un bilan carbone neutre d'ici à 2030.

Précisément, 63 % des investisseurs LP en Amérique du Nord et 59 % d'entre eux en Asie-Pacifique n'ont aucun calendrier pour cet objectif.

En outre, les investisseurs européens sont les plus convaincus de l'utilité des politiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG).

Ainsi, 83 % déclarent être en accord avec ces orientations pour leur fonds, contre 64 % en Asie-Pacifique et 59 % aux Etats-Unis, selon l'étude réalisée du 10 février au 27 mars 2020 par le cabinet de conseil et de recherche Arbor Square auprès de 107 investisseurs dans des fonds spécialisés dans le capital-investissement, représentatifs du marché.

Les investissements dans les fonds de capital-investissement (ou "private equity" en anglais) sont généralement réservés aux grands investisseurs institutionnels comme les banques, les assurances et les fonds de pension ou de dette souveraine.

Ceux-ci y voient un moyen de diversifier leur portefeuille d'investissement et d'avoir des retours sur investissement qui ne dépendent pas des fluctuations de marché puisque les participations engagées ne sont pas cotées en Bourse.

Avec AFP.