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Environnement

Une algue japonaise invasive pollue les Calanques de Marseille

Une algue d'origine japonaise invasive, qui dégage une odeur nauséabonde en pourrissant, colonise les rochers et les fonds marins des Calanques de Marseille, a-t-on appris auprès de sources concordantes.

L'algue rugulopteryx okamurae "n'est pas toxique ni urticante, mais elle présente un risque sanitaire car lorsqu'elle s'échoue, elle dégage un gaz, le sulfure d'hydrogène, potentiellement mortel à haute dose", a expliqué à l'AFP un porte-parole du parc national des Calanques. Depuis son apparition en 2018 près de l'île Maïre, au Sud de Marseille, l'algue s'est répandue jusqu'à la calanque de Marseilleveyre, et a même été trouvée en pleine ville, dans le Vallon des Auffes. Elle a aussi gagné la Côte bleue, à l'Ouest de Marseille.

L'algue "au caractère envahissant avéré" selon le parc des Calanques, est probablement arrivée à Marseille "car quelqu'un a mangé des oursins de l'étang de Thau, où elle est présente depuis 2008, et les a rejetés à la mer", explique Thierry Thibault, chercheur à l'Institut méditerranéen d'océanologie. A l'extrémité de la ville, dans le petit port de Callelongue, elle "pullule et empeste tout, l'odeur est nauséabonde", a réagi un riverain, Guy Coulet, auprès de l'AFP. C'est sous l'eau que sa présence est la plus impressionnante, assure-t-il, ajoutant que l'algue "gêne beaucoup les pêcheurs, [en] se prenant dans les filets".

Saisie par le parc des Calanques, la Ville de Marseille assure à l'AFP vendredi que "la situation est sous contrôle et que des analyses sont en cours". "Il n'y a pas de danger pour l'homme à ce stade, mais si le taux de gaz devenait trop important il conviendrait de fermer des plages", a indiqué à l'AFP Hervé Menchon, adjoint au Maire de Marseille en charge de la biodiversité marine.

Un problème pour la biodiversité marine

"La baignade des enfants dans le port, en principe interdite, est un problème", a toutefois reconnu M. Menchon, qui a ajouté que la ville avait "renforcé les moyens de dissuasion de la baignade et la présence humaine pour surveiller".

La métropole Aix-Marseille-Provence, compétente pour le port de Callelongue, assure vouloir "évacuer les algues qui s'amoncellent au fond de l'eau dans quelques endroits encaissés du littoral, en les aspirant". Mais elle reconnaît que "la question du traitement de ces algues après évacuation reste pour le moment une inconnue".

Les scientifiques évaluent actuellement l'impact de l'algue, qui tapisse les rochers et les fonds marins, sur la faune et la flore locales.

Au Sud de l'Espagne, où elle a proliféré, l'algue rugulopteryx okamurae coûte "deux millions d'euros par an aux autorités, qui doivent s'en débarrasser", selon M. Thibault. Pour le chercheur, "c'est la problématique des espèces importées, les naissains (larves) d'huîtres qui viennent du Japon, qu'il faut questionner". En Méditerranée, rappelle le chercheur, 150 algues envahissantes sont répertoriées.

"Ces espèces importées sont la deuxième cause de chute de la biodiversité dans le monde, il faudrait vraiment des actions préventives", estime-t-il, citant l'exemple de l'Australie, où la législation est drastique en la matière.

Avec AFP.

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