La commune de Breil-sur-Roya, située dans les Alpes-Maritimes à une soixantaine de kilomètres de Nice, fait beaucoup parler d’elle dans les médias. Et pour cause !
Son maire, Sébastien Olharan, a décidé de prendre un arrêté pour y interdire les catastrophes naturelles, de manière sarcastique. La raison : il proteste contre les assureurs frileux face aux changements climatiques !
“Les incendies, inondations, mouvements de terrain, séismes, éboulements, tempêtes, la neige, la grêle, les vents violents, avalanches, dégâts des eaux, dégâts électriques, susceptibles d’endommager les bâtiments communaux sont interdits. Pour le ruissellement des eaux de pluie, à l’origine des crues torrentielles, un itinéraire de déviation est proposé à l’extérieur du territoire de la commune”, a-t-il détaillé dans son arrêté.
Sur sa page Facebook, le maire a expliqué que sa commune n’était pas assurée depuis le 1er janvier contre tous les dégâts pouvant survenir sur ses bâtiments communaux. Il précise que le Tribunal Administratif vient en 1ère instance, de donner raison à son assureur, qui souhaitait résilier son contrat au 1er janvier. Et que les démarches de la mairie pour trouver un assureur se sont révélées infructueuses.
Des communes impuissantes
“J’ai donc décidé, afin d’illustrer l’impuissance des communes face au système français des assurances, et afin d’alerter sur la gravité de notre situation, de prendre (cet) arrêté municipal.”
La mairie de Breil-sur-Roya est propriétaire de 70 bien immobiliers dont les écoles, la crèche, la Mairie, la bibliothèque, les églises, des immeubles d’habitation... Certains avaient été détruits ou endommagés par la tempête Alex, les 2 et 3 octobre 2020.
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Le maire s’inquiète du “risque financier considérable” que fait courir à sa commune l’absence d’assurance sur les bâtiments communaux. “Il est urgent de réformer le système français des assurances aux collectivités sans quoi les communes ne seront plus en mesure d’assurer les missions de service public qui leurs sont dévolues, et les biens publics, qui sont le patrimoine de tous les citoyens, seront menacés”, note-t-il également.
Il espère que cette action permettra aux assureurs de prendre conscience de “leur lourde responsabilité” et qu’elle incitera les décideurs politiques “à prendre ce sujet à bras le corps”.