Jean-François Julliard, président de Greenpeace France
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Environnement

Transition énergétique : la déception des ONG après le discours de Macron

Plusieurs ONG ont immédiatement réagi aux mesures annoncées par Emmanuel Macron ce matin lors de son discours sur la programmation pluriannuelle de l’énergie.

Les ONG n’ont pas tardé à se faire entendre, seulement quelques heures après le discours du Chef de l’Etat présentant la politique énergétique de la France sur les 10 prochaines années, ce mardi 27 novembre. Parmi les mesures annoncées : la réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique à 50 % d’ici 2035, avec la fermeture de 4 à 6 réacteurs nucléaires d’ici à 2030, l’augmentation du soutien financier au développement des énergies renouvelables ou une concertation de terrain sur la transition écologique et sociale.

Effets d’annonce

Mais cela "ne va pas assez vite ni assez loin", regrette Florent Compain, le président des Amis de la Terre France. A ses côtés, Réseau Action Climat, le Cler, la Fondation pour la Nature et pour l’Homme, France Nature Environnement et Greenpeace France dénoncent eux aussi l’absence d’annonces concrètes faites par le Président de la République.

"Les effets d’annonce ne doivent pas masquer la réalité", s’émeut Jean-François Julliard, le directeur de Greenpeace France. "Les mesures annoncées par le président de la République ne permettent pas de réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs fortement émetteurs, la consommation d’énergie et d’électricité." Ainsi, "aucune annonce concrète sur la rénovation énergétique des logements, à part le changement de chaudière" n’a été faite, souligne Audrey Pulvar, la présidente de la Fondation pour la Nature et pour l’Homme.

Sortir du nucléaire

Même frustration s’agissant de la réduction du nucléaire. "La fermeture de quelques centrales nucléaires en plus de Fessenheim est insuffisante pour tenir le cap et les engagements de la Loi de Transition Énergétique" estime Jean-David Abel, vice-président de France Nature Environnement. Selon Audrey Pulvar, qui fait référence à ce qui avait été négocié par Nicolas Hulot, "le Président acte un recul et ouvre la porte à de nouveaux EPR." Pour Jean-David Abel, "c’est extrêmement décevant car ce faisant, le Président nie la volonté des Français de réduire la part du nucléaire, les difficultés économiques d’EDF et le risque croissant lié à la prolongation des centrales au-delà des 40 ans."