En réponse, l'ONG publie "cinq recommandations", dont la publication par les grandes entreprises d'un "bilan vérifié" annuel de tous leurs usages plastiques et la définition d'une "trajectoire de déplastification".
Première stratégie épinglée: la tentative d'entreprise de se défausser "en mettant l'accent sur le rôle des citoyens et des autorités locales dans la gestion de la crise du plastique, minimisant ainsi leur propre rôle et leur devoir" de réduction.
Nestlé se voit ainsi reprocher d'avoir intégré les consommateurs et les autorités locales dans deux des cinq piliers de sa "stratégie durable sur les emballages". A l'inverse, le géant agroalimentaire affirme avoir réduit de 4,5 à 3,6 millions de tonnes le poids de ses emballages entre 2020 et 2022.
Surfrider dénonce aussi les investissements d'entreprises, telles que TotalEnergies, dans de nouvelles productions de plastiques brut ou recyclés ou de bioplastiques. La communication d'entreprises "visant à convaincre les consommateurs que leurs produits font partie de la solution pour "sauver l'environnement" est aussi pointée par le rapport, qui l'illustre en attaquant Adidas ou IKKS.
L'ONG dénonce aussi une "stratégie de la poudre aux yeux", consistant à utiliser des "méthodologies de calcul, des rapports et des outils de notation flatteurs ou peu clairs" pour améliorer leurs performances, dont "Unilever fournit un bon exemple".
"Neutralité plastique" : un terme trompeur
Surfrider entend aussi dénoncer le "concept trompeur de +neutralité plastique+". Enfin, la politique de Coca-Cola est décortiquée par le rapport pour illustrer les entreprises devenues, selon l'ONG, "expertes dans l'art de discrètement combattre les réglementations plastiques".
"Les entreprises doivent cesser de s'appuyer sur de fausses solutions et commencer à déplastifier leurs activités, car c'est le seul moyen de lutter contre la pollution plastique mondiale et ses conséquences dévastatrices pour l'environnement et l'homme", a déclaré Philippine Huc de Surfrider Foundation Europe lors d'un point presse.
Nestlé, Coca-Cola et Unilever font partie de la coalition d'entreprises "soutenant l'élaboration d'un traité mondial ambitieux et efficace pour mettre fin à la pollution plastique", en cours de négociations sous l'égide de l'ONU.
Ce traité doit constituer la réponse de la communauté internationale à la pollution plastique grandissante alors que la production annuelle (460 millions de tonnes) a plus que doublé en 20 ans et pourrait tripler d'ici à 2060. Or, seulement 9% est recyclé. Des déchets de toutes tailles se retrouvent au fond des océans et au sommet des montagnes et des microplastiques ont été détectés dans le corps humain.
Avec AFP.
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