C'était la grand-messe du climat. Le One Planet Summit, qui s'est déroulé mardi 12 décembre à Paris, a réuni le temps d'une journée des centaines d'acteurs -dirigeants politiques, organisations internationales, philanthropes, investisseurs publics et privés...- autour de la thématique clé du financement de la lutte contre le réchauffement climatique. Et comme il y a deux ans, au sortir de la COP21, ce nouveau sommet a débouché sur une avalanche d'annonces et de promesses, dont une liste de 12 engagements internationaux pour verdir la finance.
Des propositions à profusion...
Parmi les mesures fortes annoncées, la Banque mondiale a notamment fait part de sa décision d'arrêter les financements en faveur de l'exploration et de l'exploitation de gaz et de pétrole à partir de 2019, tandis que 23 banques de développement se sont engagées à allouer quelque 200 milliards de financements supplémentaires pour la mise en œuvre de l'Accord de Paris. Une promesse similaire à celle de plusieurs fonds souverains -dont celui de la France, de la Norvège ou des Emirats arabes unis- décidés à orienter, par le biais d'une coalition, leurs financements vers l'action climatique.
Du côté des grands groupes, 237 entreprises se sont engagées à rendre des comptes sur l'intégration des risques climat dans leur stratégie, tandis qu'un rassemblement de 225 grands investisseurs ont annoncé vouloir « faire pression » sur 100 multinationales, parmi les plus polluantes du monde. L'assureur français AXA y est lui aussi allé de son engagement, en faisant part de son intention de renoncer au financement de nouvelles centrales à charbon.
...mais peu de concret
Des annonces parfois floues, généralement sans effet immédiat, voire éloignées dans le temps, qui n'ont pas forcément convaincu tout le monde. Avant le One Planet Summit, des ONG appelaient déjà Emmanuel Macron à mettre en place des actions concrètes en faveur du climat et à faire de la France un pays exemplaire sur les sujets climatiques. Pendant l'évènement, plusieurs centaines de militants se sont d'ailleurs réunis place du Panthéon à Paris, manifestant notamment pour l'arrêt des financements en faveur des énergies fossiles.
Après la tenue du sommet, les ONG réunies au sein du Réseau Action Climat, si elles ont souligné des engagements « à saluer », n'ont pas caché leur déception vis-à-vis des promesses formulées, regrettant notamment le peu de lisibilité des annonces et le caractère généralement « réchauffé » d'anciens engagements, dénonçant notamment un « écran de fumée » de la part des acteurs étatiques.
Dans un communiqué, le parti Europe Ecologie les verts a lui aussi regretté des « engagements de papier », notamment en l'absence de « dispositif de suivi » assurant la transparence des financements, ainsi que « l'absence totale de sanctions » en cas de non-respect des engagements évoqués.