Le Conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM), dans son dernier avis scientifique, a recommandé une réduction drastique de plus de 70 % des captures de maquereaux en 2026.
La pêche française redoute que cette baisse soit appliquée à tous les bateaux de l'UE, ce qui "sanctionnerait les pêcheurs vertueux et affaiblirait durablement toute la filière, de la capture à la transformation", expliquent une douzaine d'organisations dans un communiqué commun mardi.
Depuis plus de dix ans, des États comme le Groenland, l'Islande et la Russie "mettent en échec les négociations annuelles sur un accord de partage équilibré", une situation qui s'est encore aggravée avec le Brexit, accusent les signataires : "tous – sauf l'UE – s'autorisent à fixer des parts du quota de pêche dont la somme dépasse massivement le niveau d'exploitation préconisé par les scientifiques", des "excès dénoncés par tous les pêcheurs européens".
Il y a "urgence d'une réponse ferme" de l'UE, appelle le Comité national des pêches maritimes et élevages marins (CNPMEM), avec France Filière Pêche, la Coopération Maritime, l'Union des Armateurs à la Pêche de France, l'Union des Mareyeurs Français, ou encore l'Organisation des Poissonniers Écaillers de France.
Pour eux, la Commission européenne doit refuser toute diminution des quotas européens "tant que les dépassements de tous les États tiers n'ont pas été régularisés", et imposer aux Etats fautifs une compensation des dépassements constatés depuis 2020 "notamment par des retenues annuelles sur leurs quotas futurs jusqu'à ce que la ressource soit reconstituée".
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"La France ne peut pas être à la fois victime et bouc émissaire. Le temps de la fermeté est venu", selon Olivier Le Nézet, président du CNPMEM.
Le maquereau est un "pilier de la pêche française", de Dunkerque à Saint-Jean-de-Luz, souligne le secteur, pour qui passer d'un quota de 10 000 à 1 600 tonnes créerait "une situation intenable pour les pêcheurs français".
Le 1er octobre, le Marine Stewardship Council (MSC), qui délivre des labels de pêche durable, avait appelé les principaux États concernés (Royaume-Uni, Norvège, UE, l'Islande et les Îles Féroé) à "sortir de l'impasse et à s'entendre sur des quotas conformes aux avis scientifiques" pour le maquereau de l'Atlantique, mais aussi le hareng atlanto-scandien et le merlan bleu.
Avec AFP.