Le sixième rapport annuel du Haut Conseil pour le climat (HCC) a été publié ce jeudi. Intitulé "Tenir le cap de la décarbonation, protéger la population", il juge que les avancées ont été "importantes", mais que les efforts d'adaptation "restent en décalage par apport aux vulnérabilités et aux besoins."
Écrit en amont de la dissolution de l'Assemblée nationale, le rapport pointait déjà du doigt les délais d'adoption des textes. Une liste longue : "ni la loi de programmation énergie et climat (LPEC), ni la Stratégie française énergie et climat (SFEC), ni le 3e Plan national d’adaptation au changement climatique (PNAC), n’ont été formellement adoptés." Les experts estiment que ce délai "fragilise la crédibilité de la politique climatique de la France".
Un "changement d'échelle" urgent
Le Haut Conseil - organisme neutre et indépendant - réclame à la France "un cap clair pour la décennie 2030-2040, pour se doter de la capacité d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050." Le gouvernement de l'ex-premier ministre Gabriel Attal préparait par ailleurs le troisième Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC-3). Un consultation suspendue, et repoussée - au mieux - après les élections du 30 juin et 7 juillet prochains.
À travers 65 recommandations, l'organisme rappelle que le bât blesse d'un point de vue énergétique. La France voulant construire 14 nouveaux réacteurs nucléaires d'ici 2050, ces constructions font "peser des risques sur la disponibilité en électricité décarbonée à l'horizon 2035" pour le Haut Conseil.
Le rapport annuel 2024 du @hc_climat aborde:
👉Les impacts du #changementclimatique
👉Les besoins d’#adaptation
👉Les émissions de #GES et #budgetscarbone
👉L’évaluation du cadre d’action publique
👉L’action de la 🇫🇷 à l’international— Haut conseil pour le climat (@hc_climat) June 20, 2024
Un avenir incertain
Même si la trajectoire empruntée par la France est "encourageante", le HCC appelle à ne pas relâcher les efforts. Les avancées restent "inégales" selon les secteurs avec quelques reculs, notamment pour l’agriculture. Le pays est sur la bonne voie pour 2030 selon les experts, mais il l'est moins pour 2050. Néanmoins, l'Hexagone se prépare au réchauffement de 4 degrés d'ici 2100, ce qui reste un bon point pour l'organisation.
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Alors que la France se trouve à un carrefour crucial pour son avenir climatique, le Haut Conseil pour le climat insiste sur l'importance de maintenir et d'accélérer les efforts. Les élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains seront déterminantes pour savoir si les mesures nécessaires pourront être mises en œuvre rapidement.
©Haut Conseil pour le climat (HCC)