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Énergies renouvelables : première source d’énergie allemande

Début 2019, l’Allemagne annonçait sa sortie du nucléaire d’ici 2022, s’alignant sur ses voisins européens. Ces décisions favorisent le développement des énergies renouvelables qui représentent aujourd’hui la plus grosse part de production d’énergie du pays. 

L’objectif allemand est d’atteindre les 65 % d’énergies renouvelables d’ici 2030. L’éolien y est déjà le principal producteur d’énergie verte. Le pays est doté d’un parc offshore appelé Arkona inauguré le 16 avril 2019. Avec 60 éoliennes de 6 MégaWatts, c’est le plus grand parc éolien offshore implanté en mer Baltique. Les énergies renouvelables augmentent régulièrement en Allemagne depuis une vingtaine d’années. On peut attribuer cette évolution à la loi sur les énergies renouvelables (EEG), réformée l’année dernière pour réduire leurs coûts auprès des consommateurs.

Les 60 éoliennes du parc d’Arkona s’étendent sur une surface de 39 km2 dans la mer Baltique
©Eskil Eriksen/Equinor ASA

Les chiffres publiés par l’Institut Fraunhofer début juillet font état d’une évolution de la production d’énergie solaire, éolienne, de biomasse et hydroélectrique à 47,3 % au cours des six premiers mois de 2019. Contre 43,4 % pour la production d’énergie nucléaire et charbon. Ces chiffres peuvent être mis en parallèle avec la diminution de 15 % des émissions de CO2 en comparaison de l’année 2018 à la même période. Attention tout de même à nuancer ces résultats, les scientifiques mettent en évidence le fait que les conditions météorologiques étaient très favorables pour la production des énergies renouvelables en ce début d’année, de même pour le marché. 

Parc solaire de Lieberose, le plus grand d'Allemagne, inauguré en 2009
©Solarpark Lieberose

L’abandon du nucléaire n’est donc pas compensé par le charbon. Mais il reste tout de même fortement présent. Cette source d’énergie représentait 38 % de la production électrique du pays en 2018 derrière les énergies renouvelables (40 %). C’est pour des raisons financières que le charbon a pris de l’ampleur dans l’énergie allemande. Entre 2009 et 2013, le cours du charbon était en baisse sur le marché européen, le prix des émissions de CO2 aussi – la tendance s’est depuis inversée. À partir de 2009, le pays devient exportateur d’énergie. Proposant un prix attractif pour les acheteurs – dont la France fait partie -, les exportations ont explosé, faisant de l’Allemagne le premier pays exportateur d’électricité en Europe. 

Les centrales charbon sont un désastre écologique. Au-delà des émissions de CO2 – d’autant plus importantes pour le charbon "lignite" -, l’extraction du minerai implique déforestation et expropriation. Pour autant, la fermeture de la totalité des centrales charbon n’est prévue qu’au cours des vingt prochaines années. L’Allemagne, en tant que pays exportateur d’énergie, explique ne pas pouvoir tirer un trait sur le charbon du jour au lendemain. L’objectif est alors d’envisager une sortie par étapes : la diminution d’un quart de la production d’ici à 2022 puis une réduction supplémentaire en 2030 pour une sortie complète en 2038.

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Commentaires
Par pierre bjd - le 12/08/2019

Ce n’est pas que pour des raisons financières évoquées que l’Allemagne à gardé et renforcé ces centrales à charbons et gaz : avec un parc de 100 centrales nucléaires en éolien il y a un gros problème pour gérer l’intermittence ainsi générée, en effet parfois il n’y a pas de vent, parfois il y en a trop par rapport à la consommation. Les installations ENRI ( énergies électriques intermittentes) ne participent pas ( obtenu au parlement Européen) à la contribution nationale et Européenne de la stabilité du réseau qui, obligatoirement doit garantir à tout instant l’égalité production consommation par des variations de puissance, parfois très petites et parfois imposantes. La consommation varie grossièrement de 50% deux fois par jour toute l’année et l’hiver les volumes sont deux fois plus importants. Ce sont les productions pilotables , hydraulique, charbon gaz et nucléaire qui sont à la manœuvre pour tenter de combler en plus des aléas de consommation ceux de l’intermittence.
Le constat est sans appel, le foisonnement vent soleil, comme logiquement prévu n’est pas à la hauteur au niveau de l’Europe nous sommes globalement sous le même régime cyclonique, donc génération d’énergie fatale.
Le hic , qui met la justification des ENRI par terre sur tous les plans : de tels volumes d’énergie électriques ne peuvent pas actuellement être stockés sauf à noyer la majeure partie des vallées des Alpes.
Pas sur que tous soient d’accord.
Autrement dit la capacité de production installée en ENRI n’est plus supportable par rapport aux capacités pilotables qui ne sont pas en retour bien payées, des fois pas, pour le service rendu.
Donc les Allemands ont triché sur le climat et sur la pollution de l’air tout en tirant de l’Europe un bénéfice subtil mais pas très écolo et solidaire puisqu’ils distillent leurs contraintes ailleurs. Et en plus font un lobby efficace sans précédent pour vendre leur matériel en France notamment.
La Triche : Le GIEC et l’AIE ont donné comme indication de remplacer la combustion urgemment par de moyens renouvelables à minima pour l’électricité, le nucléaire pour ceux qui le peuvent est souhaitable. En effet dans le monde l’énergie est carbonée à 85% dont l’Allemagne qui reste encore aujourd’hui le sixième émetteurs mondial de CO2 à 8t/ habitant et par an, le double de la France .
Malheureusement aussi les conséquences visibles sont une mortalité selon OMS du à la pollution de l’air 30% plus élevée que la France qui est déjà de 150 morts par jour.
Le cout est pharaonique plus de 400Md€ pour obtenir très peu de résultats sur le climat , et un prix de l’électricité qui explose.
Le Allemands ont triché, car ils ont décidés seuls la sortie brutale du nucléaire, le réseau électrique Européen a été progressivement monté pour échanger les contraintes entre tous les pays ou chaque machine pilotable contribuait aussi à la stabilité. D’où perte de pilotabilité et augmentation des sollicitations.
La triche est d’autant plus remarquable, que connaissant tout cela , ils ont obtenus à la faveur des Verts l’obligation d’achat au niveau Européen des productions issues des ENRI et pas seulement l’engagement réglementaire d’aller vers : le client s’adapte à la production….d’ou le LINKY.
En effet c’est royal, non seulement l’Europe donne des subventions pour créer de telles installations mais le marché de l’ électricité est parallèlement complètement faussé par de plus les subventions accordées par chaque pays , qui prive de moyen les installation pilotables .
Les Allemands ont donc en tirant les premiers utilisé tous les moyens se stockage hydraulique limitrophes d’où le bénéfice tiré des exportations notamment avec la France.
Cependant, en manque de pilotage et de stockage la nouvelle règle est l’effacement d’abord et l’adaptation.
C’est ce qui s’est passé le 10 janvier la chute du vent Européen a contraint la France pour sauver le réseau d’effacer pour environ 1.5 centrale nucléaire les industriels Français, (qui sont passés sur leur moyens autonomes carbonnés) et importation massive d’électricité Allemande ( à partir du charbon il n’y avait pas de vent)
Les Allemands payent 1.5Md€/an aux producteurs éolien pour effacement ne pouvant écouler sur le réseau.
L’envolée des prix Français de ce mois de juin de l’électricité de 7% est du à la production carbonée Allemande ce qui est un comble.

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