Cette étude réalisée par l'Institut de l'économie pour le climat (I4CE) et La Banque postale présente quatre scénarios possibles de financement pour doubler d'ici 2030 les investissements des collectivités en faveur du climat.
En 2022, l'I4CE avait estimé cet effort à 12 milliards d'euros minimum par an à l'horizon 2030, soit plus du double de ce qu'elles dépensaient en 2020.
Selon les scénarios présentés, ce financement additionnel peut reposer soit sur l'endettement, soit sur le remplacement des investissements qui ne sont pas consacrés au climat par d'autres plus favorables, soit sur l'augmentation du soutien de l'Etat, soit sur les ressources propres des collectivités, dont la fiscalité.
Une augmentation importante du recours à l'emprunt
"L'objectif est d'analyser les effets de chacun des scénarios et d'ouvrir la discussion sur leurs vertus, leurs limites et leurs conditions de mise en oeuvre", expliquent les auteurs.
Trois de ces scénarios aboutissent à un niveau total d'investissement de 90 milliards d'euros en 2030, un "point haut historique", contre 67 milliards en 2022.
Tous les scénarios débouchent toutefois sur une "augmentation importante du recours à l'emprunt", avec près de 40 milliards d'euros dans le scénario "dette".
Or, le levier de l'endettement "ne pourra pas être mobilisé par toutes les collectivités", note le rapport.
Les régions, sur lesquelles reposent "de très lourds investissements ferroviaires", vont ainsi rencontrer "rapidement des difficultés de financement, avec une forte dégradation de leur délai de désendettement".
Pousser les collectivités à s'endetter davantage suppose par ailleurs "que les élus le veuillent", mais aussi que les banques et l'Etat le permettent.
Autre constat, les économies générées par la baisse des consommations d'énergie "ne contribueront que marginalement au financement de la marche d'investissement à conduire pour la neutralité carbone".
Vers un "changement de méthode" ?
De plus, le scénario qui produit "les effets les plus importants en termes de soutenabilité des finances locales" est celui d'une mobilisation des ressources propres, via notamment une hausse de la fiscalité, mais c'est aussi "le plus difficile à mettre en oeuvre politiquement".
Enfin, le scénario d'un soutien accru de l'Etat "ne suffit pas à résoudre l'équation du financement de la transition".
Il n'existe pas aujourd'hui "de stratégie partagée entre l'Etat et les collectivités sur les moyens de faire accélérer l'investissement climatique à l'échelle locale", soulignent les auteurs, qui en appellent à un "changement de méthode".
Avec AFP.
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