Le troisième aéroport le plus fréquenté d’Europe, Amsterdam Schiphol, voit ses vols drastiquement diminués par le gouvernement néerlandais. La décision intervient alors que les aéroports se remettent doucement de la pandémie et font face à une pénurie de main d’œuvre jamais connue. Plusieurs compagnies aériennes ont déjà manifesté leur mécontentement, à l’inverse d’associations écologistes qui saluent l’initiative et lancent un appel à la France.
Moins de nuisances sonores et d’émissions de carbone
L’aéroport d’Amsterdam Schiphol a jusqu’à la fin de l’année 2023 pour plafonner ses vols à 440 000 par an, contre 500 000 habituellement. Cette mesure prise par le gouvernement néerlandais aura pour premier objectif la diminution de l’empreinte carbone rejetée par l’aéroport. Une politique nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques fixés par les accords de Paris et dont sont signataires les Pays-Bas. Si les aéroports veulent espérer atteindre le zéro carbone, il leur faudra réduire leur nombre de passagers de 2,5 à 5%, prévient dans une étude B&L Évolution.
La diminution des vols entend également réduire les nuisances sonores liées au défilé quotidien des avions. "Les résidents locaux […] sont gênés par le bruit des avions et s'inquiètent de l'impact sur l'environnement. Nous voulons maintenir cette forte fonction de hub. Dans le même temps, il faut s'attacher à réduire les effets négatifs de l'aviation sur les personnes, l'environnement et la nature", souligne le ministère des Transports dans un communiqué.
Une décision critiquée
Réduction du nombre de passagers, suppression de vols, manque de personnel : l’aéroport d’Amsterdam Schiphol subit déjà une transformation depuis quelques jours du fait de la pénurie de main d’œuvre qui touche plusieurs capitales européennes. Cette décision écologique est un nouveau coup dur pour la compagnie aérienne néerlandaise KLM. "KLM exhorte le gouvernement à prendre des mesures qui amélioreront effectivement la durabilité. Ce qui comprend un soutien à la production de carburant d’aviation durable (SAF). Mais aussi la réalisation d’un ciel unique européen qui réduirait les émissions de CO2 de 10%", a aussitôt réclamée l’entreprise.
Le ministre néerlandais de l'Infrastructure, Mark Harbers, a lui reconnu que la décision est "un message difficile pour le secteur de l'aviation", qui se remet encore des conséquences de la pandémie de coronavirus. Les usagers espèrent un gel des prix pour éviter que les compagnies aériennes ne compensent la diminution de leurs vols.
Cette décision n’a pas tardé à faire réagir les ONG de défense de l’environnement. En France, les associations écologistes et les habitants situés autour de l’aéroport Charles de Gaulle ont salué l’initiative.
Greenpeace, France Nature Environnement ou Non au T4 ont aussitôt annoncé qu’ils réclameraient de la France la même décision pour "permettre au secteur aérien de faire décroître ses émissions de CO2 afin de respecter la courbe de réduction des émissions fixée dans le cadre de la Stratégie nationale bas carbone de la France".
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