Le Chef Surui est actuellement en France pour interpeller les députés sur la déforestation en Amazonie.
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Environnement

Amazonie : le chef indien Surui alerte des députés sur les dangers de la déforestation

Le chef indien d'Amazonie Almir Narayamoga Surui a alerté mardi des députés sur les dangers de la déforestation "encore plus intenses" depuis l'arrivée au pouvoir au Brésil de Jair Bolsonaro, lors d'une rencontre à l'Assemblée nationale.

"Pour des raisons de culture du soja et d'élevage bovin, (Bolsonaro) menace de réduire les terres indigènes et de retirer toute possibilité de conservation des parcs nationaux et de préservation de la forêt. C'est un grand pas en arrière pour le Brésil", a affirmé à l'AFP le chef indien coiffé de sa "cocar" à plumes d'aigle, qui était invité au Palais Bourbon par l'ex-secrétaire d'Etat au numérique Mounir Mahjoubi. Ce dernier a expliqué que l'objectif d'Almir Narayamoga Surui était "d'essayer de faire entendre ce sujet auprès de décideurs associatifs, de décideurs politiques (...) de faire prendre conscience à la jeunesse que ce qui se passe dans cette forêt amazonienne, c'est l'air qu'on respire".

"Aujourd'hui, le Brésil devrait être le leader mondial dans le développement durable. Mais ce gouvernement ne sait pas gouverner un pays avec une éthique culturelle et n'a aucun respect pour le peuple. Il n'a même plus aucun respect pour la Constitution fédérale", a déploré Almir Narayamoga Surui qui défend la forêt depuis près de 30 ans.

Un autre célèbre chef indigène brésilien, Raoni Metuktire, a entamé lundi sa tournée de trois semaines en Europe pour alerter sur la déforestation de l'Amazonie, avec une rencontre avec le ministre de la Transition écologique François de Rugy. Il doit également rencontrer cette semaine Emmanuel Macron.

Ces voyages interviennent après l'arrivée en janvier à la présidence du Brésil, notamment grâce au lobby de l'agroalimentaire, de Jair Bolsonaro, un ancien militaire d'extrême droite qui veut en finir avec ce qu'il appelle "l'activisme écologiste chiite". La déforestation, qui avait baissé de manière spectaculaire en Amazonie de 2004 à 2012, est repartie de plus belle en janvier : +54% par rapport à janvier 2018, d'après l'ONG Imazon.

Avec AFP.