Tour Total à Paris.
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TotalEnergies se retirera de Birmanie sans "aucune compensation"

Le géant français TotalEnergies a annoncé mercredi se retirer de Birmanie sans "aucune compensation financière" et rendre ses parts dans le champs gazier de Yadana et le gazoduc MGTC, qui seront réparties entre les partenaires restants.

Le groupe "ne recherche aucune compensation financière du retrait de ses actifs", dit-t-il dans un communiqué de presse, deux mois après l'annonce de son départ de Birmanie, une demande pressante des ONG de défense des droits humains à la suite du coup d'État militaire de l'an dernier.

Jusqu'ici, TotalEnergies était le principal partenaire (31,24%) et opérateur du champ de Yadana (blocs M5 et M6) aux côtés des Américains Unocal-Chevron (28,26%), de PTTEP (25,5%), filiale de la société nationale d'énergie thaïlandaise, et de la société d'Etat birmane MOGE (15%), contrôlée par l'armée. "On rend" les parts qui sont "distribuées aux partenaires restants" selon les intérêts déjà détenus par chacun, a expliqué le groupe à l'AFP. Le retrait de Birmanie "sera effectif au plus tard au terme du préavis contractuel de 6 mois, soit le 20 juillet", ajoute-t-il dans le communiqué.

Le thaïlandais PTTEP deviendra le nouvel opérateur à l'issue de ce préavis. Jusqu'ici troisième partenaire, la société récupérera des intérêts du groupe français jusqu'à détenir 37,0842% de l'activité. Unocal-Chevron devient de son côté le premier actionnaire avec 41,1016% de l'activité, grâce aux parts de TotalEnergies. Le mastodonte américain a confirmé son intention de quitter la Birmanie, comme annoncé en janvier, dans la foulée de TotalEnergies, mais n'a pas encore fixé de date.

"Notre préférence se porte sur une transition ordonnée et planifiée qui conduira à une sortie grâce à une transaction", a expliqué un porte-parole du groupe à l'AFP, évoquant une "décision commerciale"."Cette approche donnera plus de contrôle sur les futurs participants", a-t-il ajouté.

Si Chevron ne prenait pas ses parts remises par TotalEnergies, elles seraient distribuées aux partenaires existants, y compris la société nationale birmane MOGE, contrôlée par l'armée. Le champs de Yadana produit environ 6 milliards de mètres cubes par an de gaz, dont 70 % environ est exporté en Thaïlande et 30 % fourni à MOGE pour le marché intérieur.

TotalEnergies, présent en Birmanie depuis 1992, y emploie plus de 200 personnes. Le groupe français avait versé environ 230 millions de dollars aux autorités birmanes en 2019, puis environ 176 millions en 2020, sous forme de taxes et "droits à la production", selon ses documents financiers. En janvier, il avait justifié son retrait par un "contexte qui ne cesse de se dégrader au Myanmar, en matière de droits humains".

Avec AFP.