"Le marché du pressing ne s'est pas réinventé depuis 50 ans", lance Pierre-Henri Caronne, co-fondateur du Lavoir Moderne, aux côtés de son ami et associé Alphadio Olory-Togbe. Tout deux ont lancé ce service de pressing mobile et écologique en 2012 avec l'ambition de repenser entièrement le modèle un peu dépassé des laveries de quartier. Aujourd'hui, ils comptent quelques 10 000 clients à Paris et sa proche banlieue et visent un chiffre d'affaire de trois millions d'euros pour l'année 2018.
Comment ça marche ?
"Ce métier très artisanal avait besoin d'être remis à neuf. On a donc réfléchi à un nouveau modèle de production et de logistique", détaille Pierre-Henri Caronne. Quelques clics sur l'application mobile suffisent : dans la demi-heure qui suit, un "lavandier" récupère le linge du client à domicile, à bord d'un scooter électrique estampillé "Lavoir Moderne". Dès le lendemain, l'utilisateur peut décider de l'heure à laquelle il souhaite récupérer ses affaires fraîchement lavées. A noter que sur leurs scooters électriques, les lavandiers couvrent un petit périmètre entre Paris et sa banlieue, sans jamais faire de voyage à vide.
"En moyenne, nous sommes 40 à 80 % moins cher qu'un pressing classique. Par exemple, le traitement d'une chemise coûte au minimum 1€50", précise le fondateur, qui facture au poids ou à la pièce selon la qualité du vêtement.
Un traitement du linge éco-responsable
Dans le grand entrepôt de Cergy-Pontoise, le linge est soigneusement nettoyé : les deux amis entrepreneurs ont développé des technologies de lavage plus économiques et écologiques. Recyclage de l'air lors du séchage, utilisation d'eau adoucie, dosages précis des produits ou encore utilisation de la vapeur pour réduire les températures de lavage sont autant de solutions déployées par la société.
Confier son linge au Lavoir Moderne permet selon l'entreprise de réduire son impact environnemental, mais aussi ses factures à la fin du mois à l'heure où 14 % de la consommation électrique des foyers est générée par les lessives (chiffre de l'ADEME)."En termes de consommation électrique et d'utilisation de détergent, on divise les chiffres par cinq par rapport à la lessive faite à domicile", résume Pierre-Henri Caronne.
"Nous avons encore plusieurs aspects à améliorer qui nous permettraient de réduire encore plus notre impact, mais plus on s'étend, plus on peut progresser", ajoute ce dernier. D'ici le mois de septembre, les deux amis prévoient l'ouverture d'un second entrepôt de 2 000 mètres carrés pour étoffer leur offre dans le Grand Paris. "Revoir en profondeur tous les aspects du marché : prix, qualité et délai, c'est le nerf de la guerre pour nous", concluent les co-fondateurs.
