L'impôt sur les infrastructures de transport de longue distance", ciblant les concessions autoroutières et les grands aéroports, doit rapporter 600 millions d'euros par an dès 2024.
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Aéroport de Nantes: un collectif de riverains saisit le Conseil d'Etat

Un collectif de riverains a déposé mardi un référé devant le Conseil d'État pour suspendre la concertation publique censée démarrer le 27 mai autour du réaménagement de l'aéroport Nantes Atlantique, dont ils réclament toujours le transfert.

Le recours a été déposé par l'avocat des opposants, Christophe Leguevaques, déjà conseil des parties opposées à la privatisation de l'aéroport de Toulouse-Blagnac et à celle d'Aéroports de Paris. "On a déposé un référé suspensif pour attaquer la concertation parce qu'elle ne nous satisfait pas", a déclaré à l'AFP Joël Sauvaget, le président du collectif des citoyens exposés au trafic aérien (COCETA), confirmant une information de Ouest-France. "On demande un débat public, pas seulement une concertation publique sur un projet pré-établi. Il faut l'ouvrir plus que ça et notamment sur la question du transfert, c'est notre cheval de bataille", a-t-il ajouté.

La concertation, qui a reçu le feu vert de la Commission nationale du débat public, doit permettre aux habitants de s'exprimer du 27 mai au 31 juillet sur le réaménagement de Nantes Atlantique, arrivé à saturation.

Transfert : un sujet tabou ? 

Cinq scénarios sont sur la table de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), maître d'ouvrage de ce chantier estimé à 500 millions d'euros: création d'une nouvelle piste, changements d'orientation, allongement... Mais aucun ne mentionne le transfert, devenu tabou depuis l'abandon par l'État, en janvier 2018, du projet de Notre-Dame-des-Landes. "Ça pose toute une série de questions" mais "il n'est pas question du transfert", avait balayé en mars Claude d'Harcourt, préfet de Loire-Atlantique.

Le Coceta dénonce en outre un périmètre de concertation trop restreint car réservé à 26 communes de l'agglomération nantaise, rappelant que "ce n'est pas l'aéroport de Nantes mais du grand Ouest", qui s'apprête à subir des travaux colossaux prévus jusqu'en 2025.

L'enjeu sanitaire induit par l'activité croissante de l'aéroport inquiète les riverains, malgré des mesures contre les nuisances aéroportuaires prévues par le fonds de compensation de l'État.

La concession de l'aéroport, géré par Vinci, doit être renouvelée en 2021 sur fond de développement exponentiel: le trafic aérien a progressé d'environ 13% en 2018, dépassant le seuil de 6 millions de passagers, selon Nantes Atlantique.

Avec AFP