Des gisements d'hydrogène naturel détectés en Aquitaine, Pyrénées et Lorraine

Des gisements d'hydrogène naturel, ou natif, ont été détectés dans plusieurs régions en France, dont l'Aquitaine, les Pyrénées et la Lorraine, sans qu'il soit possible de savoir s'il y est exploitable aussi bien sur le plan technique qu'économique, a confirmé le ministère de l'Economie et de l'Industrie lundi.

"Des flux d'hydrogène natifs ont été détectés en surface dans diverses régions françaises", indique Bercy, en se basant sur un rapport de synthèse de l'Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (IFPEN) reçu lundi. "Le Bassin aquitain, le Piémont pyrénéen et le bassin houiller lorrain apparaissent comme des zones à potentiel en France hexagonale", y est-il ajouté.

Jusqu'ici, la quasi-totalité de l'hydrogène utilisé dans le monde pour le raffinage des produits pétroliers est extrait du gaz naturel (ou méthane, dont la formule chimique est CH4) par l'industrie gazière ou pétro-chimique selon un procédé qui émet beaucoup de CO2 dans l'atmosphère et contribue au réchauffement de la planète. On parle alors d'hydrogène gris.

Tout un écosystème industriel concurrent tente avec difficulté de s'imposer à l'échelle mondiale pour produire de l'hydrogène dit "vert", sans émettre de CO2, en cassant la molécule d'eau (H20) avec de l'électricité, selon un procédé d'électrolyse de l'eau.

Appelé "hydrogène blanc", l'hydrogène natif ou naturel est, lui, une troisième catégorie, présente naturellement dans le sous-sol à l'état gazeux.

"En tant que source d'énergie prometteuse et souveraine, l'hydrogène natif présent dans le sous-sol de notre territoire pourrait devenir un atout majeur pour la souveraineté énergétique française", estime le ministère.

Néanmoins, "les études qui lui sont consacrées sont encore peu nombreuses et devront être complétées", avertit le document, qui estime "nécessaires" des forages d'exploration pour "estimer le potentiel réel des zones d'intérêt identifiées".

Bercy rappelle que la France "a été l'un des premiers pays à reconnaître l'hydrogène natif comme substance minière via la révision du code minier en 2022".

Néanmoins, ce gaz reste aussi l'un des plus difficiles à capter, à transporter et à stocker car l'hydrogène est la plus petite et la plus volatile des molécules répertoriées dans le tableau périodique des éléments.

Une étude de synthèse avait été confiée à l'IFPEN en avril 2024 pour identifier "les zones à fort potentiel d'hydrogène natif sur le territoire français".

Le rapport, dont l'AFP n'a pas encore obtenu copie, est le fruit de travaux de l'IFPEN avec le Bureau de recherche géologique et minières (BRGM), et de plusieurs universités (Université de Lorraine, Université de Montpellier, Bordeaux INP, Grenoble, Pau et Pays de l'Adour), et de l'Institut de physique du Globe.

Pour mieux connaître le sous-sol et accélérer les explorations, deux permis exclusifs de recherche avaient aussi été octroyés dans les Landes et les Pyrénées, parus au Journal Officiel du 29 mars 2025.