Si vous aussi vous vous interrogez, comme de nombreux foyers, sur le système de chauffage le plus adapté à vos besoins, suivez notre guide. Parmi les options disponibles, la pompe à chaleur et le poêle à bois se distinguent par leurs performances et leurs impacts économiques et écologiques. L’Info Durable compare pour vous ces deux solutions pour vous aider à faire un choix éclairé.
Des pollutions différentes
La pompe à chaleur utilise les calories présentes dans l’air, le sol ou l’eau pour chauffer un logement. Elle consomme de l’électricité, mais sa performance énergétique est élevée.
Avec un coefficient de performance COP pouvant atteindre 4, la pompe à chaleur peut restituer dans votre foyer quatre fois plus d'énergie qu'elle n'en consomme. Ce coefficient permet de comprendre les pertes de rendement lorsque la température extérieure tombe en dessous de 7°C.
Important à prendre également en compte lors de l’achat : le coefficient de performance saisonnier (SCOP). C’est la mesure du rendement la plus proche de l’usage réel, car calculée sur un panel des températures extérieures plus large (de 12°, 7°, 2° et -7° C) pour évaluer les performances dans diverses conditions.
C’est pourquoi le SCOP apparaît désormais sur l’étiquette énergie de la pompe à chaleur. Il peut vous aider à faire le bon choix au moment de l’achat. Vous pouvez avoir des informations plus en détail sur ces indices ici.
En France, où l'électricité est majoritairement décarbonée, ce système de chauffage électrique émet environ 49 g de CO₂ par kWh, selon une estimation de l’ENSTIB (École Nationale Supérieure des Technologies et Industries du Bois d'Épinal).
Le poêle à bois, quant à lui, brûle des bûches ou des granulés pour produire de la chaleur. Selon cette même estimation, la combustion du bois émettrais environ 30 g de CO₂ par kWh, donc moins que la pompe à chaleur.
Cependant, le problème écologique de ce mode de chauffage est que la combustion peut générer des particules fines. Le chauffage au bois est en effet responsable en Île-de-France de 86 % des émissions de PM10 (et 87% des émissions de PM2.5), selon un rapport de la DRIEAT de l’Île-de-France.
Ce rapport estime que se chauffer au bois pendant un an dans un équipement ancien équivaudrait à l’émission d’autant de particules fines qu’un véhicule diesel parcourant 30 fois le tour de la terre.
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C’est pour cette raison que l'utilisation d'appareils performants et bien entretenus est essentielle, pour minimiser ces émissions polluantes et dangereuses pour la santé. Pour ce faire, l’Ademe a construit un mode d’emploi des bons gestes et pratiques à adopter pour se chauffer au bois.
Quel est le coût d’installation et d’utilisation ?
Le coût d'installation d'une pompe à chaleur varie en fonction du type choisi. Pour une pompe à chaleur "air-air", il faut compter entre 5 000 et 8 000 €, tandis qu'une pompe à chaleur "air-eau" peut coûter entre 10 000 et 15 000 €.
Bien que l'investissement initial soit élevé, les économies réalisées sur les factures d'énergie permettent un retour sur investissement en 5 à 10 ans, selon le guide de l’Énergie Tout Compris.
Le poêle à bois est généralement moins coûteux à l'achat, avec des prix allant de 3 000 à 6 000 € selon les modèles et les performances, estime ce calcul de Effy.
Cependant, l'approvisionnement en bois (granulés ou bûches) et l'entretien régulier du poêle doivent être pris en compte dans le budget global.
Le coût du combustible est avantageux (0.336 € le kg de pellet/granulés de bois, soit 336 € la tonne), le bois étant l'une des sources d'énergie les moins chères du marché. La consommation en pellets d’un poêle à granules est estimée à 1 kg par heure et 2 tonnes par an. Le prix peut tout de même légèrement varier selon les régions et les villes.
Confort d'utilisation : pompe à chaleur vs poêle à bois
La pompe à chaleur offre un confort d'utilisation. Elle fonctionne de manière autonome, sans nécessiter de rechargement de combustible, et peut également assurer la climatisation en été. Toutefois, son efficacité peut diminuer par grand froid, d’où l’intérêt de mesurer son coefficient de performance (voir en début de page).
L’utilisation d’un poêle à bois demande par contre plus d'implication. Il faut recharger régulièrement le combustible avec des granules et nettoyer les cendres.
De plus, l'installation d'un conduit d'évacuation des fumées est nécessaire, ce qui peut représenter une contrainte dans certains logements.
Les aides financières disponibles
En France, l'installation d'une pompe à chaleur est éligible à plusieurs aides financières, telles que MaPrimeRénov' et la prime "Coup de pouce chauffage", qui peuvent couvrir une partie significative de l'investissement initial.
Le poêle à bois peut également bénéficier de MaPrimeRénov, et l'éco-prêt à taux zéro, sous certaines conditions.
Choisir selon l’usage
La pompe à chaleur convient aux personnes recherchant une solution autonome et performante sur le long terme, tandis que le poêle à bois séduira ceux qui privilégient une chaleur traditionnelle et un investissement initial plus modéré.
Dans tous les cas, il est essentiel de considérer les spécificités de votre logement et de consulter un professionnel pour déterminer la solution la plus adaptée à vos besoins.