Kira Ikonnikova
Conso

Obsolescence programmée : les collants (encore) pointés du doigt

L'association HOP a révélé le 15 mai une étude sur la qualité des collants que l'on trouve sur le marché français. Avec plus de 3000 réponses à leur enquête, les chiffres obtenus sont fort parlants.

Alors que le collectif Who Made my clothes fait parler de lui actuellement, l'analyse publiée par Halte à l'Obsolescence Programmée prouve une fois encore que l'industrie textile est fort polluante. En tête de cette pollution, les collants sont d'ailleurs un symbole tant leur fabrication et leur usage nécessitent de produits chimiques (des polymères variés agrémentés de produits chimiques divers pour en assurer éphèrement la couleur et en réduire la qualité). Avec 8 milliards de paires vendues dans le monde chaque année, dont 130 millions dans l'Hexagone, ce (sous)vêtement n'est bien souvent porté, pour la majorité des usagers, qu'entre 3 à 6 fois par saison !

Là où les modes de fabrication diffèrent et expliquent en partie la variété des qualités disponibles sur le marché, il apparaît que les ventes de collants voiles transparents représentent en France encore 72 % du marché, contre 21 % pour les opaques. C'est dire qu'à force d'acheter du fragile, on ne peut espérer du solide !

Mais alors, d'après les réponses obtenues, quels sont les marques les plus fiables ? Wolford (première place sur le podium), juste devant Bleuforêt (2,9/5) et Gerbe qui partage la troisième position avec Calzedonia (2,7/5).

Le bas... de gamme

Parmi les moins recommandables : les marques de grandes surfaces (1,6/5) et Golden Lady (1,6/5), à égalité dans le bas de gamme. "Well ne s’en tire pas beaucoup mieux (1,9/5). Dim, malgré son ancienneté sur le marché, n’est pas capable d’atteindre la moyenne (avec une note de 2/5), tandis que H&M est loin d’être recommandable (1,9/5), tout comme Le Bourget, nonobstant un meilleur score (2,3/5)" note aussi l'association.

Alors que la dépense avoisine pour beaucoup la centaine d'euros par an, la majorité des répondants sont prêts à dépenser un peu plus pour être assurés d'une meilleure qualité, soit 17 euros au lieu des 9 euros attribués en moyenne pour cet achat.

Chose intéressante : une fois les collants fichus, seules 10 % des personnes ayant répondu au sondage déclarent déposer les collants abîmés dans des bornes de recyclage dédiées au textile. "Pourtant, comme tout textile, la collecte permet une meilleure gestion de la fin de vie des collants. Le site www.lafibredutri.fr recense les 41 700 points d’apport en France" note l'association, qui précise qu'il est important d’y déposer ses collants filés "pour qu’ils soient valorisés en énergie, plutôt qu’enfouis en décharge".

Autre solution : 8% des répondants ont déclaré laisser leurs paires abîmées au fond de leur placard. De nombreuses solutions existent pourtant pour les réutiliser, telle la création d'éponges japonaises, dont la confection est fort simple :

Autres idées ? "Les transformer en accessoires pour cheveux, en sac, en chiffons pour nettoyer des surfaces sans les rayer ou encore en attrape-poussière. Les collants sont aussi une bonne matière pour faire briller les chaussures en cuir. Ils forment également un parfait rembourrage pour les coussins maison ou encore un parfait moule pour fabriquer du savon, en récupérant tous les petits morceaux de savon et en les introduisant dans un morceau de collant ! " rappelle l'association ! Un défi pour la communauté #TousActeurs, non ?