Les deux organismes de recherche en agriculture, alimentation et environnement, l'INRA et l'IRSTEA, devraient fusionner début 2020, selon un rapport remis mercredi aux ministres de la Recherche et de l'Agriculture par les présidents des deux instituts.
La fusion permettrait de "hisser" ce nouvel établissement public "parmi les leaders mondiaux de la recherche sur les problématiques agricoles, agronomiques, et environnementales", estiment les deux ministères dans un communiqué commun.
Le rapport a été remis par Philippe Mauguin, président directeur général de l'INRA et Marc Michel, président de l'IRSTEA, à Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et Didier Guillaume, le nouveau ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation.
Après avoir reçu les deux présidents, les deux ministres ont jugé "indispensable que les deux organismes disposent de moyens complémentaires" et ont annoncé "une enveloppe de 4 millions d'euros supplémentaires" pour que "la phase de transition se passe dans les meilleures conditions".
"Plus que jamais, la France a besoin d'un organisme de recherche qui rassemble les forces scientifiques qui inventeront les solutions de demain en matière d'alimentation, de pratiques agricoles, de diminution des intrants et des pesticides ou bien encore de gestion de l'eau et des paysages", ont-ils affirmé dans un communiqué conjoint.
Les chercheurs de l'Institut national de recherche agronomique (INRA) et de l'Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (IRSTEA) planchent notamment sur les solutions à envisager pour une agriculture et une alimentation durables, via l'évolution des pratiques agricoles, la diminution des intrants et des pesticides, la gestion de l'eau et des paysages, etc.
L'INRA emploie environ 8.400 personnes et l'IRSTEA environ 1.500.
Du côté des deux instituts, on souligne le "consensus" et la "complémentarité" des équipes, qui seraient à même de travailler efficacement sur la transition technologique et agroécologique de l'agriculture pour lui permettre de s'adapter aux enjeux de demain: produire pour nourrir davantage de gens tout en protégeant la planète.
Le rapport comprend une série de propositions opérationnelles pour mettre en oeuvre la construction du nouvel établissement, "prévue pour le début de l'année 2020" indiquent les ministères dans leur communiqué.
Il souligne notamment des exemples de complémentarité sur la bioéconomie ou l'eau.
Dans le domaine de la valorisation de la biomasse, l'INRA travaille jusqu'à présent plutôt sur les phénomènes de fractionnement des molécules végétales destinées à produire de l'énergie (méthanisation), alors que l'IRSTEA étudie l'organisation des filières de valorisation des déchets de l'agriculture ou de l'élevage sur le territoire.
La création d'un laboratoire commun sur l'eau pourrait être envisagée. Jusqu'à présent, l'INRA étudie ce qu'elle apporte aux végétaux pour se développer, alors que l'IRSTEA travaille plutôt sur la façon dont elle se diffuse sur un territoire ou un bassin versant, ou sur les études toxicologiques et l'impact des polluants sur les nappes phréatiques.