Par jour sans pluie, Météo-France entend un cumul des précipitations quotidiennes inférieur à 1 mm à l'échelle de la métropole. Éclairage sur la situation de Simon Mittelberger, climatologue à Météo-France, alors que les Pyrénées-Orientales et la majorité du Var subissent déjà des restrictions d'usage de l'eau.
Quelle est la portée de ce record ?
C’est la première fois qu’on a une série aussi longue de jour sans pluie pour les mois de janvier et février, et elle devrait durer a minima les prochains jours. Par le passé, on a connu en 1978 une série de 28 jours mais c'était en octobre et novembre. Et une série de 31 jours entre mars et avril 2020. La pluviométrie en janvier a été relativement proche des normales de saison, on a eu 80 mm de pluie. Par contre du 1er au 16 février, le cumul des précipitations a atteint 2,7 mm contre 38 mm en moyenne. Pour un mois de février complet, la normale est de 68 mm. On a déjà connu des mois de février très secs, avec autour de 15-16 mm de pluie en 1959 ou 1965, un peu comme en 2012.
Pourquoi ce manque de pluie ?
Ce déficit est lié à la prédominance des conditions anticycloniques qui concernent la totalité du pays. Cet anticyclone agit comme un bouclier qui protège la France de l'arrivée des perturbations venues par l’Atlantique. Il repousse les dépressions, et donc les intempéries, en les décalant principalement vers le nord de l'Europe.
En février, on a eu seulement quelques pluies sur les Pyrénées-Orientales et un peu sur l'Alsace. En janvier, le quart sud-est avait eu très peu de précipitations aussi mais était excédentaire en décembre.
Les sols se sont nettement asséchés depuis le milieu du mois de janvier. L'état actuel correspond à ce qu’on observe habituellement autour de la mi-avril. On a donc deux mois d'avance."
Quel est l'impact sur la sécheresse des sols et l'enneigement ?
Les sols se sont nettement asséchés depuis le milieu du mois de janvier. L'état actuel correspond à ce qu’on observe habituellement autour de la mi-avril. On a donc deux mois d'avance. Pour cette période de l'année, les sols sont donc très secs mais ils sont quand même nettement plus humides qu'en été. Et le risque d'inondations par ruissellement reste donc bien plus faible.
La situation est tout particulièrement préoccupante dans une partie de la région Occitanie, notamment dans les Pyrénées-Orientales. En raison d'un hiver aride, les sols n'ont jamais été aussi secs à cette période de l'année, à des niveaux correspondant à la mi-juillet. La situation peut évoluer dans le bon ou dans le mauvais sens, cela dépendra du mois de mars. Dans les massifs alpin et pyrénéen, l'enneigement est très déficitaire, à des niveaux qu'on rencontre en moyenne tous les cinq ans.
En particulier, l'enneigement des Pyrénées est en totale opposition avec l'excédent de l'an dernier. Le manteau neigeux des Alpes est quant à lui à peu près identique à celui de 2022.
Avec AFP.
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