Le 23 juin 2024, le Japan News a révélé que le ministère des Transports japonais avait annoncé vouloir construire "un couloir automatisé" sur 500 km afin de relier Osaka à Tokyo pour le transport de marchandises. Un projet évalué à 22 milliards d’euros qui doit permettre de désengorger les routes mais aussi réduire les émissions de gaz à effet de serre liées aux véhicules. La plateforme automatisée devrait notamment permettre de remplacer l'équivalent de 25 000 camions de livraison chaque jour.
Au-delà des bénéfices écologiques, le gouvernement mise sur ce projet pour pallier le manque de main d'oeuvre dans le secteur des transports - qui pâtit aujourd'hui d'un déficit d'attractivité. Si les effectifs ne repartent pas à la hausse, les estimations prédisent une incapacité à livrer la totalité des marchandises, qui elle a augmenté de 30 % depuis la pandémie. Pour suivre cette cadence de plus en plus soutenue, le ministère des Transports mise donc sur son projet de tapis roulant automatisé, qui doit être testé début 2027.
Une innovation déjà à l'oeuvre en Europe ?
Ce type d'initiatives essaime également dans d'autres pays. En Suisse, Cargo Sous Terrain (CST) construit un tunnel souterrain sur 500 km pour relier le Lac de Constance au Lac Léman, et ainsi acheminer des marchandises. Pour ce qui est du coût, il est quant à lui bien supérieur à celui du Japon : environ 52 milliards d’euros. Le projet devrait se terminer d'ici 2045, avec un premier tronçon opérationnel dès 2031.
En France, un projet similaire a pu être testé mais à une échelle plus petite et sur un temps donné. En Maurienne, dans la ville de Saint-Martin-La-Porte, un "tapis automatisé" d’une longueur de 3 kilomètres a été mis en place provisoirement afin de transporter des matériaux pendant les travaux du tunnel Euralpin Lyon-Turin (TELT). Objectif affiché : limiter l'impact environnemental des camions d'approvisionnement.