Le NH3 Kraken, bateau alimenté à l'ammoniac vert de la start-up américaine Amogy.
© Amogy
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Aux Etats-Unis, une start-up fait le pari de l’ammoniac vert pour faire naviguer les bateaux

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Afin de contribuer à la réduction l’empreinte carbone du transport maritime, la start-up américaine Amogy a eu l'idée d’utiliser de l’ammoniac vert pour faire fonctionner un remorqueur alimenté jusque-là en diesel. Bonne ou mauvaise nouvelle ? ID fait le point sur cette innovation. 

D’après l’Organisation maritime internationale (OMI), le secteur maritime est responsable d’environ 3 % des émissions mondiales de CO2, soit presque autant que l’aérien. Face à cette empreinte carbone élevée, des entreprises tentent aujourd’hui d’imagination des solutions innovantes de décarbonation. Parmi elles, la start-up américaine Amogy s’est récemment fait remarquer en mettant pour la première fois à flot un navire alimenté à l’ammoniac. La démonstration a eu lieu en septembre dernier sur le fleuve Hudson, au nord de New York (Etats-Unis).  

Amogy teste sa technologie sur l'eau

Pour réussir ce défi, l’entreprise a équipé un vieux remorqueur diesel - renommé NH3 Kraken, d’un système de conversion de l’ammoniac en énergie électrique. Une technologie développée par l’entreprise américaine et déjà éprouvée sur un drone aérien ou encore un tracteur agricole commercial. 

Une technologie en voie de commercialisation 

Ce premier essai sur l’eau marque une nouvelle étape pour Amogy qui ambitionne "d’accélérer la commercialisation et les applications réelles", comme l’a annoncé la start-up dans un communiqué de presse le 23 septembre dernier. 

Celle-ci a précisé travailler sur la signature de contrats avec des acteurs comme Hanwha Ocean, un constructeur sud-coréen de navire-cargo. Dans un article publié le 26 septembre, franceinfo ajoute que la technologie intéresserait également Amazon et Aramco, géant saoudien du pétrole. 

Présenté comme un carburant vert, le système d’Amogy consiste à décomposer ou "craquer" l’ammoniac liquide en ses éléments de base : l’hydrogène et l’azote. "L’hydrogène est ensuite canalisé dans une pile à combustible, générant une puissance performante sans émissions de carbone", détaille la start-up dans le communiqué de presse.  

L'ammonic vert, une filière encore à développer

S’il ne contient pas de carbone, l’ammoniac reste un gaz particulièrement toxique qui nécessite des protocoles de sécurité poussés. Par ailleurs, ce composé chimique, qui est le deuxième plus fabriqué au monde, est aujourd’hui produit en majorité à partir d’énergies fossiles - bien qu’une filière embryonnaire, reposant sur le recours à de l'hydrogène renouvelable, se développe peu à peu depuis quelques années. 

Amogy affirme notamment avoir utilisé de "l’ammoniac vert produit entièrement à partir d’énergies renouvelables" pour faire fonctionner le NH3 Kraken. 

En France, l’utilisation de ce produit chimique pour décarboner le transport maritime ne trouve pas encore d’application. L’ammoniac vert reste surtout cantonné au secteur agricole où il est employé comme engrais.