Greenpeace estime que le streaming vidéo représente 60 % des flux de données sur Internet dans le monde.
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Vie quotidienne

Pourquoi le streaming impacte l'environnement ?

Depuis sa création en 1994, le streaming ne cesse de s’imposer de plus en plus dans nos quotidiens. Pourtant, son utilisation peut avoir un impact environnemental conséquent.

Près de quatre Français sur dix ont un abonnement à une plateforme de streaming audio. Pour le streaming vidéo, ce chiffre augmente à six Français sur dix. Mais derrière cette nouvelle habitude se cache un impact environnemental de plus en plus important, en raison de la pollution numérique

Le streaming vidéo 

En 2019, un rapport réalisé par The Shift Project dévoilait que la vidéo en ligne, diffusée en partie par les plateformes de streaming, générait 300 millions de tonnes de CO2 par an, soit 20 % des gaz à effet de serre émis par le numérique. Si ce chiffre est conséquent, c’est car les facteurs qui accentuent l’impact carbone lié aux flux vidéos sont multiples.

Chaque vidéo en ligne (dont celles diffusées par les plateformes de streaming), nécessite un stockage de données dans des "datacenters." Ces centres sont des lieux physiques, équipés de divers outils informatiques, permettant de stocker des données immatérielles. Les datacenters consomment à eux seuls 2 % de l’électricité mondiale, en raison de leur fonctionnement en continu. Et plus une vidéo, un film, ou une série est de bonne qualité, plus le stockage de ses données est important. Par exemple, selon Courrier International, l’ultra HD nécessite dix fois plus de données stockées que la HD. L’impact environnemental lié au streaming dépend également du type d’appareil sur lequel sont visionnés films et séries. Une heure de streaming en définition standard représente 65g de CO2 si le contenu est visionné sur un téléviseur, en wifi, contre 3g de CO2 sur un smartphone en 4G.

Le streaming audio

En ce qui concerne le streaming audio, les raisons de son impact environnemental sont relativement similaires à celles des services vidéos. Par exemple, les datacenters sont nécessaires aux différentes liaisons des flux audios des plateformes de streaming. En 2021, New Statesman avait analysé l’empreinte carbone liée aux flux Spotify du titre à succès "Drivers license" d’Olivia Rodrigo. En 11 mois, le single a généré une empreinte carbone supérieure à 4 000 allers-retours Londres-New York en avion. Un chiffre encore plus impressionnant, quand on pense au nombre de titres disponibles sur les différentes plateformes. Mais écouter de la musique en streaming a tout de même un impact carbone plus faible qu'acheter des formats physiques, comme un CD ou un vinyle, qui engendrent une forte production de plastique. 

En 2021, Spotify a déclaré avoir émis 353 kilotonnes d’équivalent CO2, mais que 46 % de ces émissions étaient liées à la consommation de ses utilisateurs. Cela signifie que les comportements des abonnés aux plateformes jouent un rôle important dans l’impact environnemental du streaming.

Les bonnes pratiques à acquérir

Pour diminuer l’impact environnemental du streaming, il est possible pour les utilisateurs de revoir leurs habitudes, afin d'avoir une consommation plus responsable. Premièrement, diminuer la qualité des films et séries visionnés, lorsque c’est possible, permet de réduire drastiquement la consommation énergétique liée au stockage de données. De même pour la musique.

Télécharger ses musiques et films favoris via les applications permet également de diminuer la pollution liée au stockage de leurs données. Une fois téléchargé, il faut moins d’énergie pour regarder un film ou écouter une chanson, que de consommer ce contenu en boucle via une plateforme de streaming. Pour la musique, il est aussi possible de mettre son téléphone en veille, car garder son écran ouvert sur l’application de streaming engendre une consommation énergétique plus importante. Il est aussi, et surtout, préférable d’éviter la surconsommation de streaming, comme le fait de laisser défiler en boucle des séries, sans même les regarder.