Yvelines: manifestation contre l'école "Hectar", projet de Xavier Niel

Près de 130 personnes ont manifesté mardi à l'appel de nombreux syndicats contre "Hectar", le projet d'école agricole privée porté notamment par le milliardaire Xavier Niel et qui ouvrira en septembre dans les Yvelines, a indiqué une source gendarmerie à l'AFP.

Les protestataires dénoncent "la vision libérale de la formation professionnelle et d'une agriculture toujours plus productiviste", dans un communiqué émanant notamment de la CGT-Agri, la Confédération paysanne et FO-Enseignement agricole.

Devant le site de l'école, un vaste domaine agricole de 600 hectares de la Vallée de Chevreuse (sud de Paris), la manifestation s'est déroulée dans une ambiance "bon enfant" et a pris fin dans le calme dans l'après-midi, a précisé la source gendarmerie.

Interrogée par l'AFP, Clémentine Mattei, cosecrétaire générale du Snetap-FSU, a fustigé des "coupes drastiques dans les effectifs" de l'enseignement agricole public, de l'ordre de 200 ETP (équivalent temps-plein) entre 2019 et 2021, soit "l'équivalent de 15.000 postes dans l'Education nationale", a-t-elle chiffré.

Mme Mattei, également enseignante dans un lycée agricole public d'Antibes, a encore regretté qu'"en laminant l'enseignement public, on (faisait) de la place pour ce type d'initiative (Hectar) qui se gargarise de gratuité, d'innovation, de modernité".

L'enseignement agricole public n'est pas majoritaire en France puisque 59% des élèves et étudiants sont formés dans le privé, selon le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation.

Porté par Audrey Bourolleau, ancienne conseillère du président Emmanuel Macron, avec le concours du milliardaire Xavier Niel, "Hectar" ouvrira à la rentrée avec pour ambition de "former les entrepreneurs agricoles de demain".

Objectif affiché du projet d'intérêt général Hectar: "Sensibiliser ou former 2.000 personnes par an" aux métiers de la sphère agricole, gratuitement pour les apprenants.

Ce projet avait suscité une levée de boucliers en mars dernier.

"Nous refusons que le renouvellement des générations, enjeu crucial pour l'avenir de notre agriculture familiale, soit la prochaine victime d'une financiarisation à outrance", avaient conjointement déclaré la chambre d'agriculture d'Ile-de-France, la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA) et les Jeunes Agriculteurs (JA) d'Ile-de-France dans un communiqué.

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