Le président d'Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez (LR) a annoncé samedi la sortie de sa région du "zéro artificialisation nette" (ZAN), un dispositif piloté par les régions et qui vise à stopper la bétonisation des sols en 2050, fustigeant une loi "ruralicide".
"Mettre sous cloche les décisions des permis de construire sur la ruralité, cela signifie qu'on s'interdit toute forme d'avenir (...) J'ai décidé que la région se retirait du processus. On le fait en lien avec les départements avec lesquels on a échangé dessus", a déclaré M. Wauquiez, à l'Alpe d'Huez (Isère), sous les applaudissements nourris de membres de l'Association des maires ruraux de France (AMRF) réunis en congrès.
La loi Climat et résilience, adoptée en 2021, confie aux régions la tâche de se fixer un objectif de réduction de la bétonisation des terres à travers leur document de planification (Sraddet), pour atteindre le "zéro artificialisation nette" en 2050.
Pour ce faire, elles devront répartir l'effort de réduction entre les différentes zones de leur périmètre régional, des schémas de cohérence territoriale (Scot) au niveau du département, jusqu'aux plans locaux d'urbanisme (PLU) et cartes communales.
"Chez nous si les gens viennent c'est précisément parce qu'il y a un peu d'espace, sinon quelle est notre chance ?", a interrogé M. Wauquiez, reprochant à la Première ministre Elisabeth Borne de "ne pas avoir tenu ses promesses".
Jusqu'ici discret sur la scène politique nationale, Laurent Wauquiez, qui nourrit des ambitions présidentielles pour 2027, doit effectuer sa rentrée politique nationale dimanche à Valence (Drôme) à l'occasion du campus des Jeunes Républicains.
Devant les maires ruraux, le patron de la région a rappelé ses racines rurales avant de dénoncer une France "à deux vitesses" entre métropoles riches et campagnes appauvries.
Accusé de coupes claires dans les subventions culturelles de sa région, il a invoqué le rééquilibrage culturel nécessaire selon lui "pour mettre plus de culture en zone rurale".
"Le ministère de la Culture (...) affecte 800 euros par habitant aux habitants de Paris dans son budget de la politique culturelle. Dans nos zones rurales (...) c'est 20 euros par habitant qui sont consacrés", a-t-il affirmé. "Est-ce que les gens de chez nous n'ont pas droit aux bibliothèques, aux festivals?", a-t-il encore interrogé.
M. Wauquiez a également contesté "la folie des normes" et plaidé pour le retour des "services publics, un atout et non un coût, en milieu rural".