Voitures électriques: le "leasing social" de retour, avec quelques changements

La location avec option d'achat - ou leasing - de véhicule électrique pour les ménages modestes via un soutien mis en place par l'Etat a fait son retour mardi, avec quelques différences par rapport au dispositif de 2024.

La première édition du "leasing social", lancée par le gouvernement début 2024, avait pris fin après six semaines, avec plus de 50.000 commandes validées pour 20.000 à 25.000 véhicules prévus initialement. Au vu de son succès, et des sommes à débourser, Bercy avait prématurément arrêté le dispositif.

Cette fois, le dispositif est prévu d'emblée pour financer 50.000 voitures électriques, dont 5.000 réservées aux personnes vivant ou travaillant dans des zones à faibles émissions (ZFE).

Au premier jour de ce nouveau millésime, le succès de ce dispositif ne s'est pas démenti: les concessionnaires ont déclaré près de 18.000 commandes sur la plateforme dédiée, dont 3.900 en zones à enjeu pour la qualité de l'air, selon un point à 18H00 communiqué à l'AFP par le ministère de la Transition écologique.

Les chiffres donnés sont "sous réserve de la validation des dossiers transmis", a précisé le ministère.

Au total, le dispositif est doté d'une enveloppe d'environ 370 millions d'euros, qui, comme le bonus écologique, sera financée par des certificats d'économie d'énergie (CEE), sur le principe du pollueur-payeur visant les fournisseurs d'énergie.

Toutes les offres proposées sont à moins de 200 euros par mois, 95 euros pour les moins chères, pour une durée d'au moins 3 ans.

Elles ne prennent pas en compte les options, les assurances ou encore les frais d'entretien.

Concrètement, tout demandeur, majeur et domicilié en France, doit avoir un revenu fiscal de référence inférieur ou égal à 16.300 euros par part (c'était 15.400 euros en 2024) et aller travailler en voiture à plus de 15 km de chez lui, ou faire plus de 8.000 km par an avec sa voiture personnelle dans le cadre de son activité professionnelle.

- "Une attente à combler" -

Il ne faut pas avoir bénéficié du dispositif en 2024 et, cette fois, le dispositif sera ouvert à l'outre-mer.

Un simulateur mis en ligne par le ministère de la Transition écologique permet aux potentiels acquéreurs de tester leur éligibilité.

La liste des modèles concernés, d'une douzaine de marques (Peugeot, Citroën, Renault, Volkswagen, Fiat, Skoda, Ford...), est elle aussi disponible sur le site ecologie.gouv.fr.

Le leasing social pourrait encore une fois connaître un grand succès, selon Renault, qui a déjà enregistré "plusieurs milliers" de dossiers pré-validés dans ses concessions. Autant de clients intéressés et remplissant les critères qui n'auront plus qu'à valider leur demande sur la plateforme du gouvernement, mise en ligne mardi, a expliqué le directeur général de Renault France, Guillaume Sicard, lundi lors d'un point téléphonique avec des journalistes.

Environ 11.000 voitures du constructeur français avaient profité du dispositif en 2024.

Guillaume Sicard table sur "cinq à dix jours ouvrables" pour atteindre la barre des 50.000 véhicules cette année.

Seule inconnue, selon lui, "il peut y avoir un afflux important" sur le site dans les deux premiers jours et "il va falloir que le système du gouvernement tienne le coup".

Grégory Caret, directeur de l'observatoire de la consommation à l'UFC-Que choisir, salue quant à lui auprès de l'AFP "une attente qui était à combler", au regard des prix "dissuasifs" des voitures neuves.

Les opérateurs de recharge électrique se félicitent également du retour du dispositif, parmi lesquelles Fastned, qui "accueille très positivement" la nouvelle, dit à l'AFP Jean Baryla, son secrétaire général en charge des relations institutionnelles.

Il souligne le gain de pouvoir d'achat du passage d'un véhicule thermique ou hybride à l'électrique: 1.600 euros par an, selon une étude publiée début septembre par Charge France, l'association des opérateurs de recharge.

Toutefois, il n'est pas sûr que le leasing social soit reconduit à l'avenir. L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) a indiqué, lors d'une présentation du dispositif à la presse quelques jours avant son lancement, qu'il n'y avait "pas d'engagement sur le fait de reconduire l'opération chaque année".

jco/ngu/mgi/nth