Vitesse limitées à 80 km/h : une association d'automobilistes demande le retrait de la mesure

L'association 40 millions d'automobilistes a demandé mardi le retrait de la mesure controversée abaissant la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, contestant les résultats d'une expérimentation menée par le gouvernement.

Selon l'association, l'abaissement de la vitesse maximale autorisée "n'a pas permis de réduire la mortalité routière" lors de l'expérimentation menée sur 86 kilomètres de routes entre juillet 2015 et juillet 2017.

40 millions d'automobilistes, qui a livré mardi son bilan réalisé à partir des données officielles des Bulletins d'analyse des accidents corporels de la circulation (BAAC), dit avoir relevé une "augmentation de 10%" de l'accidentalité sur les tronçons de routes concernés entre 2012 et 2016.

Le Premier ministre avait déclaré le 9 janvier que "l'accidentalité (avait) diminué" durant l'expérimentation, citant notamment une baisse de 25% des accidents et de 50% de tués.

"Le gouvernement à tordu les chiffres pour faire dire à l'expérimentation ce qui les arrange", a affirmé le délégué général de l'association Pierre Chasseray. Il demande à Édouard Philippe "de renoncer à la mesure de généralisation des 80 km/h" qui devrait entrer en vigueur au 1er juillet.

Le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, a contesté "le sérieux" de ces résultats. Contrairement au gouvernement, l'association, dit-il, "n'a pas retenu les années 2010 et 2011 car elles étaient bonnes" en termes d'accidentalité.

"Ca change le rapport de proportion. Il y a négation des données scientifiques pour rentrer dans un débat politique", a-t-il déclaré à l'AFP.

"C'est une mesure stupide", a jugé le sénateur (LR) de la Vienne, Alain Fouché. "Le gouvernement, à un moment, va être obligé d'écouter. Il ne peut pas prendre de résolution contre l'avis populaire", a-t-il déclaré lors d'un point presse commun avec 40 millions d'automobilistes et la Fédération française des motards en colère (FFMC).

Un groupe de travail sénatorial, dont les travaux ont commencé mardi, doit rendre ses conclusions courant avril, après avoir "évalué l'efficacité et l'impact" de la mesure. Un de ses membres, le sénateur de la Haute-Saône Michel Raison, a demandé au Premier ministre de ne pas prendre le décret d'application en attendant ses conclusions.

Selon le gouvernement, l'abaissement de 90 km/h à 80 km/h de la vitesse maximale sur 400.000 km de routes secondaires à double sens sans séparateur central permettrait de sauver de 350 à 400 vies par an.

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