Visite surprise d'Edouard Philippe à Notre-Dame-des-Landes, pour "voir et écouter"

Edouard Philippe a annoncé samedi sur Twitter qu'il se trouvait à Notre-Dame des Landes, pour "voir et écouter", alors qu'il a bouclé vendredi une semaine de consultations à Matignon sur le projet d'aéroport nantais, avant une décision très sensible attendue d'ici la fin janvier.

"Voir et écouter. A Notre-Dame des Landes", a tweeté le Premier ministre, avec trois photos, dont une le montrant à la mairie du village et en conversation avec le maire Jean-Paul Naud.

Matignon n'avait donné aucune information avant cette visite, qui intervient au lendemain d'une rencontre parisienne entre le Premier ministre et le Syndicat mixte aéroportuaire du Grand Ouest, qui regroupe les élus des 20 collectivités impliquées dans le projet de transfert de l'aéroport de Nantes dans les bocages de Notre-Dame-des-Landes.

Pro-"NDDL", le groupement présidé par le socialiste Philippe Grosvalet comprend notamment la maire PS de Nantes Johanna Rolland et l'ancien président des Pays de la Loire, le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau.

Pour sa part M. Naud est opposé au projet d'aéroport, et plaide pour que la ZAD devienne une "zone d'agriculture protégée", comme il l'a notamment expliqué au Télégramme de Brest.

Depuis le 4 janvier, le Premier ministre a successivement rencontré les grands élus (parlementaires, maires, présidents de conseils départementaux...) de Loire-Atlantique, d'Ille-et-Vilaine, du Morbihan, du Maine-et-Loire, de Mayenne et de Vendée, qui ont pu exprimer leur position une dernière fois, dans le contexte nouveau des conclusions du rapport des trois médiateurs nommés par Edouard Philippe.

Ce dernier a conclu que la construction de Notre-Dame-des-Landes et l'agrandissement de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique étaient deux options "raisonnablement envisageables", remettant ainsi en selle la seconde possibilité, longtemps écartée sous le quinquennat Hollande.

L'immense majorité des élus se sont accordés à réclamer une expulsion de la Zad, même si certains, comme le député LREM Matthieu Orphelin, suggèrent de ne pas mener d'"évacuation violente" et de lancer un projet d'"agriculture durable et de biodiversité" qui évoque l'expérience du Larzac.

En revanche les membres du syndicat mixte aéroportuaire ont présenté leurs arguments pour tenter d'emporter le feu vert définitif de l'exécutif à un projet quinquagénaire qui selon eux "n'a pas d'alternative" et dont l'abandon serait "une non-décision" foulant aux pieds le référendum local de 2016.

chr/kp

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