Vignette poids lourds: Borne veut "prendre le temps de discuter"

La ministre des Transports Élisabeth Borne a indiqué jeudi qu'elle voulait "prendre le temps de discuter" avant de trouver de nouvelles recettes pour financer les infrastructures, jugeant toujours "légitime" de faire payer les poids lourds.

"J'engage la concertation avec les acteurs concernés. Je les verrai notamment demain (vendredi) et on va prendre le temps de discuter", a-t-elle dit lors d'un colloque organisé par la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) et La Tribune.

"Au moment où on veut avoir une fiscalité écologique (...), il est légitime de se poser la question de la participation des poids lourds, et notamment des poids lourds en transit, au financement de nos infrastructures", a souligné Mme Borne.

La ministre doit notamment rencontrer vendredi des représentants de la FNTR, de TLF et de l'OTRE, des organisation du transport routier.

La programmation des infrastructures voulue par le gouvernement prévoit une augmentation de 300 millions d'euros venus du budget général de l'État l'an prochain, puis, à partir de 2020 l'affectation d'une ressource nouvelle de 500 millions par an, qu'il reste à définir.

Le ministre de tutelle de Mme Borne, François de Rugy (Écologie), a déjà évoqué une vignette pour les poids lourds, une option combattue par les transporteurs et critiquée jusque dans la majorité.

"On peut prendre le temps de discuter" de nouvelles recettes, celles-ci ne devant être collectées qu'à partir de 2020, a assuré Élisabeth Borne.

"On ne veut pas refaire l'écotaxe et il n'est pas question de faire payer les automobilistes", a-t-elle tenu à préciser.

La ministre a défini un "cadre": "une fiscalité écologique, une participation équitable des usagers de la route au financement des infrastructures et évidemment une prise en compte des enjeux de compétitivité des différents secteurs économiques et des différents territoires".

"Ce cadre, il est là, et ça va être le cadre de la concertation que je vais mener à partir de demain avec les acteurs concernés", a-t-elle relevé.