Vêtements usagés: hausse de 15 millions d'euros du soutien au recyclage des textiles

Le ministère de la Transition écologique annonce un soutien de 49 millions d'euros, versé par l'éco-organisme Refashion en 2025 aux acteurs du tri de textiles, en hausse de 15 millions d'euros par rapport à 2024, d'après un courrier transmis vendredi à l'AFP.

Cette annonce fait suite à des protestations des entreprises du secteur, qui se disent menacées d'asphyxie.

"C'est insuffisant mais c'est une avancée", commente Emmanuel Pilloy, président de du principal organisme de collecte et de tri du secteur Le Relais. "On est ouvert à tout", explique-t-il, "on veut avancer, c'est une question de survie".

Selon le principe du "pollueur payeur", qui rend les fabricants et distributeurs responsables de la fin de vie de leurs produits, une contribution est prélevée sur chaque article vendu pour financer la collecte et à la valorisation.

Refashion, l'organisme qui collecte ces contributions, reverse ensuite aux acteurs de la filière du tri des vêtements une contribution qui s'élève jusqu'ici à 156 euros la tonne.

L'arbitrage annoncé jeudi par le gouvernement doit porter ce montant, versé par Refashion, à 223 euros par tonne en 2025.

Refashion "prend acte" de cette annonce et "attend des précisions d'application", a réagi l'éco-organisme dans un communiqué.

Le Relais demandait une revalorisation de cette contribution à 304 euros par tonne de vêtement triés.

En signe de protestation, l'organisme avait déversé mardi 12 tonnes de vêtements devant un magasin Kiabi à Arras (Pas-de-Calais). Des actions similaires ont été menées devant d'autres enseignes.

"Il nous faut structurer et massifier le plus de matière" textile et "sécuriser les investissements dans les outils industriels", reconnaît la ministre Agnès Pannier-Runacher dans sa lettre.

Depuis l'été dernier, la France, bonne élève au niveau européen et mondial en matière de valorisation des déchets textiles, voit sa filière menacée par la concurrence des vêtements d'ultra fast fashion venus d'Asie, avec pour première conséquence visible la fermeture de nombreuses bornes de collecte de vêtements et de chaussures.

L'éco-organisme Refashion - chargé par le gouvernement d'accompagner l'industrie de la mode vers une économie plus circulaire - soulignait mardi dans un communiqué "la brusque chute des cours à l'export des textiles usagés triés, en Afrique majoritairement", les clients africains se tournant de plus en plus vers des vêtements venant d'Asie.

Chaque année, environ 270.000 tonnes de déchets textiles sont collectées en France et "60% des produits triés" sont revendus en fripe, dont 90% à l'étranger, selon le rapport 2023 de Refashion.