"On ne s'est pas très bien débrouillés" dans le projet de fusion Suez-Veolia, a reconnu jeudi soir le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, admettant des erreurs "dans la méthode".
"Des décisions que je regrette ? Non. Des erreurs dans la méthode ? Oui", a affirmé Bruno Le Maire sur LCI, évoquant l'opération de rapprochement entre les deux géants historiques de l'eau et des déchets, feuilleton sur la place de Paris depuis l'été dernier.
"Veolia-Suez, dans le fond, c'était absolument indécidable (...) Lorsque vous êtes à la fois juge et partie, vous êtes à la fois actionnaire de référence d'Engie, donc vous voulez vendre au meilleur prix", a-t-il expliqué.
"En même temps, vous êtes l'Etat garant que l'opération est amicale. Sur cette opération-là, on ne s'est pas très bien débrouillés, soyons clairs", a-t-il enchaîné.
Veolia est devenu premier actionnaire de son éternel rival, après en avoir acquis 29,9% auprès du groupe Engie, dont l'Etat est actionnaire de référence.
Les représentants de l'Etat ont voté non à la cession, mais cela n'a pas empêché l'énergéticien de vendre ses parts le 5 octobre, pour 3,4 milliards d'euros.
Mais Veolia ne peut jouir notamment de ses droits de vote, suspendus par la justice en attendant une consultation des personnels de Suez, ni encore mener à bien son OPA "amicale" sur le reste des actions.
Suez, qui refuse de se laisser absorber, a récemment dévoilé l'existence d'un "plan B" avec une offre des fonds français Ardian et américain GIP.
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