Vélib': JCDecaux juge l'opérateur Smovengo "pas à la hauteur"

Smovengo, très en retard dans le déploiement du nouveau système Vélib' parisien, n'est pas à la hauteur des enjeux, a estimé jeudi le précédent opérateur, le géant de l'affichage publicitaire JCDecaux.

Le co-directeur général de JCDecaux, Jean-Charles Decaux, a déploré la lenteur de l'installation des nouvelles stations et regretté que le nouvel opérateur n'ait pas gardé ses personnels les plus qualifiés.

"Ils ne sont pas à la hauteur des enjeux et pourtant c'est le plus simple qu'il y a à faire (l'installation des stations, NDLR) actuellement. Gérer les vélos et abonnés sera bien plus compliqué", a ajouté M. Decaux.

Et Smovengo n'a "repris aucun de nos cadres" malgré leurs compétences, a-t-il dit, "le sujet des personnels n'a pas été traité".

M. Decaux s'est par ailleurs dit surpris de l'intervention de la ville de Paris pour rattraper le retard dans le déploiement du nouveau système.

"Jamais la Ville de Paris ne s'était substituée, même partiellement, à un concessionnaire, c'est une situation inédite", a ajouté M. Decaux, interrogé en marge de la présentation des résultats 2017 du groupe.

La Ville de Paris a déclaré le 1er mars qu'elle allait "reprendre les choses en mains" pour piloter l'installation des stations Vélib'.

Interrogé sur les mésaventures des services de vélo en libre-service, notamment l'entreprise Gobee.bike qui a annoncé stopper son service dans la capitale à cause de la détérioration de ses cycles, Jean-Charles Decaux a rappelé que JCDecaux avait été confronté au vandalisme pendant ses 10 années d'exploitation des Vélib'.

"Le vandalisme, dans ces proportions, est une spécificité parisienne, dans d'autres pays et même dans les autres villes où nous opérons en libre-service, le niveau est bien plus faible", a-t-il constaté.

Le nouveau Vélib' du consortium Smovengo, qui prend la suite du groupe JCDecaux, connaît de larges ratés, avec un nombre de stations opérationnelles très éloigné de l'objectif initial de 600 stations au 1er janvier et de 1.400 fin mars, soit 20.000 Velib' dont 30% électriques.

La Ville de Paris a annoncé la semaine dernière partir à la rescousse de Smovengo en apportant "l'expertise de ses services" pour résoudre les difficultés.

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