VanMoof, Cowboy, IWeech: les start-up de vélos connectés se renforcent sur un marché du cycle qui a explosé avec la pandémie de Covid-19.
Ces vélos à 2.000 ou 3.000 euros se connectent au cycliste via son téléphone, par Bluetooth ou 4G: il peut consulter ses trajets, adapter l'aide électrique, demander une réparation, bloquer son cycle ou le suivre par GPS en cas de vol.
Plusieurs jeunes pousses s'affrontent sur ce marché de niche, qui vise des cyclistes férus de technologie mais aussi des urbains qui veulent rouler sans s'inquiéter de leur vélo.
L'explosion du vélo à assistance électrique (VAE) a montré que les utilisateurs étaient prêts à dépenser beaucoup pour leur machine, avec des engins vendus 2.079 euros en moyenne par exemple en France.
Et les investisseurs suivent: la start-up belge Cowboy a annoncé jeudi avoir levé 80 millions de dollars pour accélérer la vente de ses vélos aux États-Unis et le développement de nouveaux produits. Parmi les investisseurs, la holding de la famille Agnelli, propriétaire de Ferrari, et le fonds parisien dédié aux nouvelles technologies Hardware Club.
La jeune société d'une centaine de salariés a lancé en mai 2021 son dernier modèle, le Cowboy 4, assemblé en Hongrie, et doit livrer ses premiers vélos aux États-Unis dans les prochaines semaines.
Alors que des pénuries de pièces freinent la production mondiale de vélos, "l'enjeu principal en 2022 va être d'augmenter la production significativement pour répondre à la demande", a indiqué à l'AFP, le patron de Cowboy, Adrien Roose.
Ce nouvel apport de capital porte son financement total à 120 millions de dollars. Après un premier magasin à Bruxelles, la société va en ouvrir un à Berlin en février et un autre à Paris en mai. Elle vise la rentabilité pour 2023.
- Électronique embarquée -
Le principal concurrent de Cowboy sur ce marché prometteur, VanMoof, affiche 182 millions de dollars levés en quelques années.
La start-up hollandaise dit avoir écoulé plus de 200.000 vélos, notamment en France, aux Pays-Bas, en Allemagne, aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Japon.
VanMoof a lancé fin 2021 un nouveau modèle, le V, conçu pour aller vite, jusqu'à 45 kilomètres par heure. Il vise dans un premier temps le marché américain, alors que la vitesse est bloquée à 25 km/h en Europe.
"Notre objectif pour l'année à venir est de pouvoir continuer ces conversations autour de ce sujet et faire évoluer les mentalités, en particulier dans les grandes agglomérations", a souligné VanMoof.
L'entrepreneur français Marc Simoncini a lui écoulé 4.000 exemplaires de ses vélos Angell, et compte doubler ses ventes en 2022, après avoir levé 30 millions d'euros. L'industriel Seb est entré au capital et a ouvert deux lignes d'assemblage en France.
La société marseillaise IWeech a lancé de son côté un modèle qui s'adapte au coup de pédale de son utilisateur, ou à ses envies de dépenser plus ou moins de calories. "Le vélo a été conçu pour être le plus simple possible d'utilisation dans un contexte urbain", souligne son fondateur Christophe Sauvan.
Les grandes marques du vélo proposent aussi des applications pour se connecter à leur vélo électrique. "Aujourd'hui, les gens veulent tout faire avec leur téléphone mobile", mais "il faut voir ce que ça apporte, entre un vélo qui donne juste les kilomètres parcourus et ceux qui apportent des services additionnels", relève M. Sauvan.
D'autant plus que ces applications exposent forcément le cycle aux faiblesses inhérentes à l'électronique. "Leur batterie est fine et intégrée au vélo", explique un fan irlandais des vélos VanMoof. "Du coup, si quelque chose ne marche pas, il faut renvoyer tout l'engin. J'ai eu le même problème avec ma Tesla."
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