Drapeau rouge à Biarritz, plages interdites à Biscarrosse (Landes)... Une houle "atypique" en été s'est abattue mardi sur le littoral atlantique avec des vagues dépassant 4 à 5 mètres de hauteur selon Météo-France, sources de danger pour les estivants.
Cette houle dite cyclonique, causée dans l'Atlantique par l'ex-ouragan Erin qui a menacé la côte orientale des États-Unis la semaine dernière, est renforcée par de forts coefficients de marée et pourrait sévir, après une atténuation mercredi, jusqu'à vendredi.
"L'ex-ouragan Erin est devenue une dépression à nos latitudes mais ce n'est pas un cyclone qui arrive sur nous", seulement la propagation de la houle créée par la tempête dans l'Atlantique, nuance pour l'AFP Christelle Robert, prévisionniste de Météo-France.
"Ce sont des choses tout à fait courantes en hiver, mais c'est moins courant pour cette période de l'année", souligne-t-elle.
Selon l'institut météorologique, ce phénomène doit entraîner "une houle énergétique avec des vagues de 4 à 5 mètres sur les rivages atlantiques et d'entrée de Manche, avec une élévation du niveau de la mer pouvant créer des submersions locales, notamment au moment des pleines mers", prévues entre 19h00 et 20h00 en Nouvelle-Aquitaine.
Mardi matin, Météo-France a relevé des vagues dépassant 6 mètres au large du Finistère, 4,7 mètres à Noirmoutier (Vendée), 4,1 mètres au Cap Ferret (Gironde) et 3 mètres à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques).
- Sacs de sable -
À Biarritz, sur la côte basque, le drapeau rouge a été hissé malgré la forte fréquentation estivale en cette dernière semaine de vacances scolaires, avec de nombreux sauveteurs mobilisés et deux jets-skis qui patrouillent pour dissuader les éventuels baigneurs.
Philippe et Catherine Capdeville, 75 et 70 ans, sont venus faire leur marche quotidienne. "On ne reviendra pas en fin de journée faire les curieux, on ne va pas ajouter du monde au monde et donner plus de travail aux sauveteurs", sourit Catherine.
Devant la plage centrale, le casino et la piscine municipale ont été protégés par des sacs de protection remplis de sable.
"C'est la première fois que ce dispositif de vagues de submersion (...) est déployé en été", reconnaît Michel Laborde, adjoint au maire chargé du littoral. "Et c'est donc la première fois qu'on est confrontés à autant de monde à gérer, d'autant que les curieux vont vouloir voir le phénomène".
À Lacanau (Gironde) et Biscarrosse (Landes), la baignade et certaines activités nautiques ont également été interdites sur tout ou partie des plages.
Météo-France a placé mardi six départements, de la Bretagne à la frontière espagnole, en vigilance jaune vague-submersion: Côtes-d'Armor, Finistère, Charente-Maritime, Gironde, Landes et Pyrénées-Atlantiques.
- "Message de prudence" -
La préfecture maritime de l'Atlantique (Premar) a de son côté lancé un "message de prudence" face à ce phénomène "atypique" en plein été, associant une forte houle, un vent modéré et du beau temps, avant une dégradation orageuse attendue mercredi.
"On est encore en période estivale donc cette combinaison de facteurs fait qu'il y a un risque que les usagers de la mer sous-estiment la situation", a déclaré à l'AFP le capitaine de frégate Guillaume Le Rasle, porte-parole de la Premar, qui rappelle que le numéro d'appel d'urgence gratuit dédié au sauvetage en mer est le 196.
En outre, une alerte maximale aux baïnes, ces courants d'arrachement dangereux pour les baigneurs, a été émise pour les journées de mardi et mercredi sur tout le littoral du Sud-Ouest.
Dans le Morbihan, les sauveteurs en mer de la SNSM ont fait état d'une "nuit chaotique" à Belle-Île, où trois voiliers "ont rompu leur mouillage suite à une forte houle" et ont été projetés sur les rochers vers 03h00.
"Aucun blessé n'est à déplorer (...) et les dégâts ne sont que matériels", a toutefois précisé la SNSM.