Une partie du convoi d'agriculteurs du Sud-Ouest vers Rungis passe la nuit dans le Loiret

Bloqué par les forces de l'ordre dans le Loiret, une partie du convoi d'agriculteurs parti du Sud-Ouest à destination du marché de gros de Rungis (Val-de-Marne) à l'appel de la Coordination rurale, a décidé d'y passer la nuit.

"On reste là ce soir. On attend de voir ce qu'ils vont faire de nos gars en garde à vue. Ce soir, on dort dans une salle chauffée mise à disposition par la mairie (de Sully-sur-Loire). On verra demain matin ce qu'on fait", a déclaré mercredi soir aux journalistes Jean-Pierre Labeau, de la Coordination rurale (CR).

"On a un autre groupe qui reste vers Etampes", en Essonne, a-t-il ajouté.

79 personnes ont été interpellées mercredi à Rungis après une intrusion d'agriculteurs en colère dans des entrepôts du marché de gros où des dégradations ont été commises, a indiqué mercredi soir le parquet de Créteil à l'AFP.

La préfecture du Loiret a fait savoir sur X que "les ponts de Jargeau, Châteauneuf-sur-Loire et Sully-sur-Loire resteront fermés à la circulation cette nuit, jusqu'à nouvel ordre".

Après avoir passé la nuit de mardi à mercredi dans le Loir-et-Cher, le convoi d'agriculteurs du sud-ouest, qui comptait 200 à 300 tracteurs, avait repris la route en direction de Rungis mercredi matin mais s'est retrouvé bloqué en différents endroits dans le Loiret en fin de matinée, a constaté un journaliste de l'AFP.

A Sully-sur-Loire, une vingtaine de tracteurs étaient arrêtés avant le pont qui enjambe la Loire par un cordon de gendarmes mobiles.

Malgré les blocages des ponts de Jargeau, Châteauneuf-sur-Loire, Sully-sur-Loire et Gien, une trentaine de tracteurs étaient remontés en direction de Pithiviers après avoir forcé le passage à Gien dans la matinée, avait précisé en milieu de journée à l'AFP la gendarmerie.

Sur place, la préfète de la région Centre-Val de Loire et du Loiret Sophie Brocas avait indiqué à l'AFP: "On va avancer pas à pas, je ne souhaite pas d'affrontement. Rungis est la plateforme qui alimente un bassin de vie de 12 millions de personnes, Rungis c'est non. Les préfets du Lot-et-Garonne et de Dordogne les ont prévenus et je leur ai redit", avait-elle ajouté.

Parti lundi d'Agen à une trentaine de tracteurs, le cortège n'a cessé de s'allonger le long de la route. Sur leur parcours, les agriculteurs ont successivement été rejoints par des confrères et sympathisants pour atteindre entre 400 et 500 personnes, selon les organisateurs.

Mardi, le convoi a quitté l'autoroute A20 aux environs de Châteauroux et sillonné pendant plusieurs heures des petites routes, étroitement encadré par les forces de l'ordre. Les gendarmes ont tenté à deux reprises de stopper leur progression mais ils les ont contournés, ont expliqué les agriculteurs.

Dans les villages traversés, beaucoup d'habitants sont sortis pour les saluer et applaudir leur passage, en brandissant parfois des drapeaux français, a constaté un journaliste de l'AFP.

La Coordination rurale n'a pas souhaité communiquer sur le trajet prévu en direction de Rungis.