Des dizaines d'associations et d'entreprises ont lancé mercredi la fondation Femmes@Numérique pour rééquilibrer la répartition hommes-femmes dans les entreprises des nouvelles technologies.
"Aujourd'hui, quand on dit +entrepreneur du numérique+ on imagine un bonhomme avec une barbe, des lunettes et une chemise blanche. Il faut que ça, on le fasse tomber", a déclaré à l'AFP le secrétaire d'Etat au numérique Mounir Mahjoubi, lors d'une cérémonie à la Cité des Sciences, à laquelle participaient plusieurs membres du gouvernement.
"Dans le numérique aujourd'hui on a les carrières les plus rapides, avec les salaires les plus élevés, et ceux qui ont ces carrières très rapides seront les dirigeants de demain", a-t-il développé devant le collectif et la presse. "90% de bonhommes dans ces métiers du numérique, ça veut dire qu'on est en train de prendre dangereusement un virage sur l'égalité salariale femmes-hommes".
La fondation s'est engagée à mettre en valeur les femmes déjà à des postes de responsabilité dans le secteur et à mener des actions dans les écoles pour encourager les filles à s'orienter vers les nouvelles technologies.
"La place des femmes dans les métiers du numérique est mauvaise. Pire, elle se dégrade", a affirmé Régis Delayat, vice-président du Cigref (Association des grandes entreprises et administrations publiques).
"Il y a 30 ans, les femmes représentaient 30% des effectifs des informaticiens. Aujourd'hui elles représentent 15% seulement des métiers du numérique. Si nous ne faisons rien, (la proportion) tombera à 10% dans les dix prochaines années. C'est incompréhensible et désastreux", a-t-il assené.
La fondation disposera d'un budget de plus d'un million d'euros, notamment grâce aux entreprises partenaires, afin de mener des actions dans toute la France.
"Pour les entreprises fondatrices, leur compétitivité et leur place dans la société sont conditionnées par leur capacité à recruter des talents. Tous les talents, masculins et féminins", a noté Véronique Di Benedetto, administratrice de la fondation et vice-présidente France d'Econocom.
Brigitte Macron, l'épouse du président de la République, est venue à la réception et a rencontré plusieurs associations dont elle a salué les "belles initiatives".
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