Une exposition au Panthéon raconte les Jeux paralympiques, vecteurs d'inclusion

D'une initiative sanitaire pour maintenir en vie des mutilés de la Seconde guerre mondiale à la reconnaissance de sportifs "autrement capables": une exposition retrace l'évolution des Jeux paralympiques, à partir de mardi au Panthéon.

"Histoires paralympiques, de l'intégration sportive à l'inclusion sociale", jusqu'au 29 septembre, montre le changement de regard de la société sur le handicap à travers l'évolution du mouvement paralympique.

Lancée en amont des Jeux paralympiques de Paris (28 août - 8 septembre), les premiers qui auront lieu en France, cette exposition fait partie de l'Olympiade culturelle, une programmation artistique qui se déploie autour des JOP.

Pionnier, un médecin, le Dr Ludwig Guttmann, organise en 1948 une compétition sportive dans la cour de l'hôpital de Stoke Mandeville, en Grande-Bretagne, pour les mutilés de guerre qu'il soigne.

"L'objectif est sanitaire: il s'agit d'assurer la survie de blessés, jeunes, qui mouraient rapidement de septicémie", explique Pierre-Olaf Schut, conseiller scientifique de l'exposition.

A partir des années 1950, des délégations étrangères rejoignent les "jeux de Stoke", qui prennent une dimension plus compétitive.

Le paralympisme est intégré à l'olympisme à partir des années 1980. Des compétitions se rapprochent des épreuves des valides sont organisées. "L'idée est qu'une personne en situation de handicap peut avoir une pratique sportive", explique M. Schut.

Troisième étape: l'invention de disciplines spécifiques, comme le cécifoot, le basket fauteuil, le goal-ball (sport de ballon pour non-voyants et mal-voyants), la boccia (apparentée à la pétanque), etc.

"Ce que les Jeux paralympiques incarnent alors, c'est l'inclusion de personnes autrement capables dans notre société et un changement de regard: on regarde ce que la personne est capable de faire, dans le sport, mais aussi dans la vie, dans l'emploi", explique M. Schut.

"Dans le cécifoot, un joueur professionnel valide n'a pas d'avantage sur la personne handicapée", souligne le professeur d'histoire du sport.

"Avec la technique, notamment les lames de course, on peut se demander parfois si l'athlète paralympique n'est pas plus performant que le valide", relève-t-il aussi.

Aux Jeux de Londres de 2012, avec le slogan "Rencontrer les superhumains", le sportif handicapé est montré comme un superhéros. "On présente les Jeux paralympiques comme un spectacle qui peut dépasser les JO en termes de performances", observe M. Schut.

L'exposition a été conçue pour être accessible aux personnes handicapées: livret en français facile à lire et à comprendre (Falc), objets à toucher, cartels en braille et gros caractères, audio-description, langue des signes, hauteur des vitrines adaptée aux fauteuils roulants...

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