Une députée EELV veut offrir des paniers bio aux futures mamans

Des paniers bio gratuits: pour protéger les femmes enceintes des risques des perturbateurs endocriniens, la députée EELV Sandra Regol a annoncé mardi avoir déposé une proposition de loi pour généraliser un dispositif expérimenté à Strasbourg.

Le texte vise à étendre "l'ordonnance verte" lancée en 2022 à Strasbourg, afin de protéger les futures mères et leur bébé à naître en leur offrant un panier hebdomadaire de fruits et légumes bio et de saison, produits localement.

Cette mesure, elle est "simple, logique, pragmatique, et pourtant il n'y a qu'à Strasbourg qu'on le fait", a déclaré la députée du Bas-Rhin lors d'une conférence de presse, espérant que sa proposition soit soutenue par une large majorité afin "d'élargir ce système à l'échelle nationale".

Cette mesure de prévention, au coût estimé à environ 700 millions d'euros, serait prise en charge par la Sécurité sociale "mais le coût de l'inaction se chiffre en milliards d'euros" pour le système de santé, a comparé la députée.

Les perturbateurs endocriniens sont des molécules capables de troubler le système hormonal, entraînant des effets néfastes sur la reproduction ou le développement des enfants.

"Quand on est en contact avec les perturbateurs endocriniens, lorsqu'on est enceinte ou jeune enfant, on a plus de risques d'avoir du diabète, de l'obésité, des troubles autistiques, des cancers hormono-dépendants, des troubles de la reproduction", a énuméré Alexandre Feltz, adjoint à la maire de Strasbourg, chargé de la santé publique et environnementale.

Ce médecin généraliste, déjà à l'origine du "sport santé sur ordonnance", a porté le projet "ordonnance verte" qui s'appuie sur un réseau de professionnels de santé (généralistes, gynécologues, sages-femmes) accompagnant les femmes enceintes de la capitale alsacienne.

Environ 800 femmes en ont bénéficié, plus de 11.000 paniers ont été distribués et 80 ateliers de sensibilisation organisés.

Jeanne Barseghian, maire EELV de Strasbourg, a annoncé mardi que le dispositif allait être pérennisé dès janvier 2024 avec pour objectif de toucher 1.500 femmes sur les 3.000 naissances ayant lieu chaque année à Strasbourg.

Cette aide variera selon le quotient familial du foyer: les femmes les moins aisées pourront bénéficier d'un panier par semaine pendant sept mois et les plus aisées pendant deux mois, "durée minimum nécessaire" pour déclencher un changement d'habitudes, a avancé la maire.

Le coût global du dispositif est de 655.000 euros.