Une coque de pétrolier en attente au large de la Normandie

Une coque de pétrolier à destination d'un chantier de déconstruction en Méditerranée était mercredi en attente "en zone d'abri" à environ 13 km au large de Saint-Vaast-la Hougue (Manche), après un problème de remorquage, selon la préfecture de la Manche et de la mer du Nord.

La coque du pétrolier Varzuga, un navire de 160 mètres de long, était mercredi après-midi en train de changer de remorqueur dans cette zone à l'abri, où la mer était "peu agitée" selon la même source.

Le remorqueur Abeille Liberté, affrété par la Marine nationale française, était allé chercher la coque du pétrolier à 40 nautiques (75 km environ) au large de Cherbourg mardi matin alors que celle-ci était à la dérive depuis lundi soir après une rupture avec son remorqueur d'origine le Christos XXIV, selon la préfecture maritime.

La coque représentait alors un "danger à la navigation (...) dans une zone où transite près de 25% du trafic commercial mondial", précisent les autorités maritimes françaises.

Son transfert de l'Abeille Liberté vers le Christos XXIV était toujours en cours mercredi soir, selon la préfecture maritime. "Lorsque les opérations de transfert de remorque seront achevées et les conditions météorologiques seront favorables, le convoi formé par le Christos XXIV et la coque du Varzuga pourra quitter la zone d'abri", a indiqué la préfecture maritime dans un communiqué diffusé dans la soirée. "Tant qu'il sera dans les eaux sous responsabilité françaises, il sera escorté par l'Abeille Liberté", a-t-elle précisé.

Le convoi pourrait reprendre sa route vers la Méditerranée dans la nuit ou jeudi, selon la même source.

Interrogé par l'AFP, l'association Robin des bois a estimé que "vu la vétusté et l'ancienneté du Christos XXIV" qui appartient à l'armateur grec Spanopoulos et bat pavillon Panama, "le préfet maritime de Cherbourg devrait exiger auprès des parties prenantes son remplacement par une unité plus fiable" que ce bateau âgé de 50 ans. La puissance du Christos XXIV est de 3.598 chevaux contre 21.456 pour l'Abeille Liberté, selon l'association.

Selon Jacky Bonnemains, le responsable de l'association, l'échouage ou le naufrage du Varzuga, un tanker battant pavillon russe construit en 1977 en Allemagne, provoquerait "un déversement d'hydrocarbures résiduels dans la Manche".

Selon Robin des bois, le convoi Christos XXIV/Varzuga avait quitté Mourmansk (Russie) le 17 avril. Il était attendu à Aliaga, en Turquie, le 26 mai après un voyage de 9.000 km. A Mourmansk, juste avant le départ, "7 déficiences ont été relevées par les inspecteurs de sécurité maritime concernant la sécurité de la navigation, les équipements de sauvetage, les moyens de communication radio et la prévention des pollutions", selon l'association.

Les difficultés de ce convoi "illustrent encore une fois les risques du remorquage sur de longues distances des navires à démolir" et "la nécessité de ferrailler les navires en fin de vie notamment quand ils sont privés d'autonomie le plus près possible des ports où ils sont désarmés", a ajouté M. Bonnemains.

En janvier 2013, un autre bateau de l'armateur Spanapoulos, le Christos XXII, était entré en collision avec l'Emsstrom, qu'il tractait à destination des chantiers de démolition turcs, selon l'association. L'Emsstrom a coulé dans la Manche dans les eaux sous responsabilité anglaise, rappelle-t-elle.

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