Les contours d'une potentielle "banque de la rénovation" ont été présentés vendredi aux ministres de l'Économie et du Logement, afin d'associer professionnels de l'immobilier et banques pour un meilleur financement des travaux de rénovation dans les copropriétés.
Rénovation énergétique des logements, adaptation au réchauffement climatique, réhabilitation et entretien du bâti et adaptation au vieillissement de la population représentent un besoin total d'investissement de 96 milliards d'euros par an à horizon 2030, contre 84,6 milliards dépensés en 2023, selon ce rapport qui avait été confié à des parlementaires et des professionnels de l'immobilier et du financement.
Trouver les 12 milliards d'euros manquants "nécessite des investissements massifs du secteur privé, sans préjudice des financements publics déjà existants", estime le ministère du Logement dans un communiqué.
En 2023, les travaux de l'habitat privé ont été financés à 68,8% par les ménages avec leur épargne. Les emprunts bancaires classiques représentaient moins d'un quart de ces investissements.
Concernant les particuliers, la gamme de crédit "est large, et a priori à même de couvrir tous leurs besoins", selon le rapport.
Mais pour les propriétaires modestes ou âgés, dont les profils sont jugés trop risqués, et les copropriétés, qui manquent de "produits de financement adaptés", il y a des blocages.
Le rapport préconise donc un "outil mutualisé entre banques privées volontaires", qui prendrait soit la forme d'un nouvel établissement bancaire - option éventuelle plus coûteuse et plus longue à mettre en place - ou bien la forme d'un "service de gestion pour compte de tiers" au profit des banques existantes.
La question du préfinancement est qualifiée d'enjeu majeur, surtout en copropriété où l'incapacité d'avancer les frais pour un ménage bloque tout le processus.
Valérie Létard, ministre chargée du Logement, s'est "réjouie du lancement de ce nouvel instrument de financement de la rénovation".
De son côt", Eric Lombard, ministre de l'Économie, a rappelé que "c'était bien aux acteurs privés de s'emparer des outils, d'innover et de mutualiser leurs ressources pour lever les freins au financement" de la rénovation énergétique.
L'objectif premier est de "baisser et maîtriser le niveau de risque des banques" sur le marché de la rénovation des logements.
"Les acteurs du monde bancaire se sont engagés à travailler à la préfiguration de cet outil et à déployer le prêt collectif pour les copropriétés", indique le ministère du Logement.