Un salarié irradié dans le centre de restauration des musées de France à Paris

Un salarié du centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), qui jouxte le musée du Louvre à Paris, a été "irradié" en juillet par un accélérateur de particules défaillant, un événement rare, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Ce restaurateur en archéologie est "le seul à avoir été touché" le 22 juillet et "va bien à ce jour", a précisé à l'AFP Jean-Michel Loyer-Hascoët, directeur du C2RMF, confirmant des informations du journal Le Monde.

"Il a été brûlé au premier degré au bras en manipulant une trompette en métal gallo-romaine. Il a eu connaissance de la dose (de rayonnement) qu'il a reçue et il est suivi à l'hôpital", a-t-il ajouté.

Selon Yves-Marie Caupos de la CGT-Culture, "le salarié est cependant très angoissé des répercussions à long terme sur son organisme".

L'incident a été classé au niveau 3 de l'échelle internationale de gravité des événements nucléaires et radiologiques, qui en compte 7, par l'Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), qui l'a qualifié d'"événement significatif de radioprotection".

C'est le troisième incident de cette nature en France, après l'incendie d'un silo de stockage à l'usine de retraitement de déchets radioactifs de La Hague en 1987 et l'irradiation en 2008 par une source de cobalt-60 d'un travailleur sur le site de l'ONERA de Toulouse, a indiqué l'ASNR à l'AFP.

Il est dû, selon M. Loyer-Hascoët, à "un défaut technique de l'automate de sécurité" qui aurait dû arrêter le faisceau de rayons sortant de l'accélérateur de particules, baptisé AGLAE, mais qui "n'a pas fonctionné", ce qu'a confirmé l'ASNR.

"Ce cas de figure n'avait pas été prévu" au moment où l'automate de sécurité a été installé, a souligné le directeur, assurant que les modalités d'accompagnement des salariés allaient être revues et "la formation des utilisateurs renforcée".

AGLAE, installé depuis 1989 au C2RMF sous le jardin des Tuileries, est utilisé pour l'analyse des oeuvres d'art et d'objets anciens et permet notamment de déterminer la composition exacte de leurs matériaux (céramique, pierre, métal...)

"L'automate de sécurité est réparé aujourd'hui", a assuré M. Loyer-Hascoët.

Le C2RMF espère redémarrer AGLAE en novembre après avoir mis en place une "série de mesures correctives" demandées par l'ASNR.

Selon la CGT-Culture, une réunion extraordinaire de la Formation spécialisée en Santé et Sécurité et Conditions de Travail (F3SCT) du C2RMF s'est tenue le 17 septembre. Une réunion commune avec les représentants du Louvre se tiendra le 9 octobre, les agents du musée assurant la sécurité de nuit des locaux du C2RMF.