Le secteur de l'autonomie émet autour de 10 millions de tonnes d'équivalent CO2 par an en France, des émissions qui pourraient augmenter de plus de 40% d'ici 2050 du fait du vieillissement de la population si aucune mesure n'est prise, selon un rapport publié jeudi.
A l'heure actuelle, 24% de ces émissions de gaz à effet de serre proviennent de l'alimentation dans les espaces de restauration collective et 27% des déplacements (services à domicile, déplacements domicile-travail, personnes accompagnées et visiteurs), précise ce rapport du think tank The Shift Project.
Un autre quart (22%) provient de la consommation d'énergie des bâtiments et le quart restant est constitué des travaux sur les bâtiments, les soins et d'autres émissions comme les déchets et le linge, selon les calculs réalisés par le centre de réflexion en partenariat avec la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) et l'École des dirigeants de la protection sociale.
Avec le vieillissement de la population, "si aucune politique publique à la hauteur des enjeux climatiques n'est mise en place pour sortir des énergies fossiles, les émissions du secteur pourraient augmenter de plus de 40 % d'ici 2050", prévient The Shift Project, jugeant "vital" que le secteur planifie sa décarbonation.
Parmi les leviers possibles, la promotion du covoiturage, la lutte contre le gâchis alimentaire, systématiser l'offre de repas auprès de filières locales, la rénovation thermique des établissements ou encore le remplacement systématique du chauffage au gaz par des solutions bas carbone.
Grâce à l'ensemble des leviers, le secteur de l'autonomie pourrait réduire ses émissions d'au moins 63 % d'ici à 2050, soit atteindre moins de 3,7 millions de tonnes d'équivalent CO2 par an, selon le rapport.
Lors d'une visioconférence de presse, la directrice du financement de l'offre de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, Vanessa Wisnia-Weill, a fait savoir que les équipes de la CNSA allaient "d'ici juin" chiffrer l'impact économique et le coût de décarbonation des leviers proposés.
Parallèlement, un "dialogue va être engagé" avec les différents acteurs, notamment les agences régionales de santé et les conseils départementaux pour décliner "des feuilles de route territoriales", a-t-elle ajouté.