L'indice de la qualité de l'air va être révisé pour être plus "efficace" et "plus lisible" pour le grand public, intégrant en particulier les mesures des particules fines très nocives, a annoncé mercredi Elisabeth Borne.
Cet indice ATMO qui va de 1 (très bon) à 10 (très mauvais) n'avait quasiment pas évolué depuis sa création en 2004, alors que les connaissances, les mesures et les règles sur la pollution de l'air ont elles progressé.
"J'ai entendu des critiques depuis longtemps sur le caractère inadapté de l'indicateur actuel et je dois dire que je les partage", a déclaré la ministre de la Transition écologique à l'occasion de la Journée nationale de la qualité de l'air.
"Nous devons consacrer notre énergie à agir et non à débattre du thermomètre", a-t-elle ajouté, annonçant ainsi avoir décidé de "suivre les recommandations du Conseil national de l'air et de réviser l'indice".
Le Conseil national de l'air (CNA), qui rassemble notamment élus, ONG, scientifiques et organismes de surveillance, s'est prononcé la semaine dernière "à l'unanimité" pour cette réforme qui prévoit en particulier l'intégration dans l'indice des particules fines PM2,5 (inférieures à 2,5 micromètres) qui entraînent chaque année 48.000 morts prématurées en France.
L'indice actuel, utilisé dans les agglomérations de plus de 100.000 habitants, agrège quatre des principaux polluants de l'air (particules fines PM10, ozone, dioxyde d'azote, dioxyde de soufre).
Avec l'ajout des PM2,5 qui pénètrent plus facilement les barrières de l'organisme, le futur indice qui devrait être mis en place début 2020, sera "plus efficace pour la santé publique", a souligné le ministère.
Il sera également accessible sur tout le territoire et "plus lisible".
Selon le Conseil national de l'air, il déclinera la qualité de l'air en cinq couleurs (bleu/bon, vert/moyen, jaune/dégradé, orange/mauvais, rouge/très mauvais).
Du fait de ses nouvelles caractéristiques, le nouvel indice risque d'être plus souvent rouge.
"L'indice sera un indicateur plus proche de la réalité de ce qu'est la pollution, et la conséquence pourrait être d'avoir un indicateur qui soit plus souvent indicateur de mauvaise qualité de l'air", a commenté le président du CNA Jean-Luc Fugit.
"Peut-être que ça donnera une motivation supplémentaire pour agir", a déclaré à l'AFP le député LREM, chimiste spécialiste de la pollution de l'air.